Editorial. Chute des bourses; pourquoi je ne suis pas inquiet- bien sur c’est une opinion- mais …tout reste sous contrôle
Editorial: une réflexion radicale sur les marchés financiers… qui concerne tout le monde car un jour le chaos les concernera. Le capital qui joue aux dés notre royaume.
La chute des actions mondiales se poursuit
Comme prévu depuis longtemps et analysé a plusieurs reprises Microsoft trébuche
Editorial: une réflexion radicale sur les marchés financiers… qui concerne tout le monde car un jour le chaos les concernera. Le capital qui joue aux dès notre royaume.
Un excellent papier d’Edward Harrison avec les bonnes questions.
La Banque du Japon, qui a récemment durci son ton, a surpris les marchés mercredi dernier en relevant ses taux et en réduisant ses achats d’obligations.
Le yen a gagné 1,7 % mercredi; il était déjà en hausse de 3,2 % depuis le début de la semaine face au dollar avant la publication du rapport sur l’emploi plus faible de vendredi, pour ensuite bondir de 1,7 % supplémentaire pour terminer la semaine en hausse de 4,93 %.
Je vous l’ai mille fois expliqué, la hausse du yen oblige ceux qui se sont endettés en yens à taux quasi nul pour investir ailleurs et profiter de taux élevés, ceux là sont grillés, brulés! Ils sont obligés d’abandonner ce que l’on appelle les carry trade et les leviers qu’ils ont mis en place
Le dénouement des « carry trades » sur le yen à effet de levier a pris de l’ampleur.
Au cours de la semaine, le yen japonais a considérablement contribué aux gains récents face aux principales devises dites de « carry trade » des marchés émergents qui se sont effondrées , notamment:
Le peso mexicain (8,3 %), le peso colombien (7,2 %), le real brésilien (5,9 %), le forint hongrois (5,8 %), la livre turque (5,5 %), le peso argentin (5,1 %), le sol péruvien (4,9 %) et la roupie indienne (4,7 %).
Après avoir atteint 161,76 le 11 juillet, le yen a progressé de 10,35 % à 146,53 pour un dollar (les cotations se font sous forme inversée).
Au cours de cette période, le peso mexicain a baissé de 15,7 % par rapport au yen, le real brésilien de 14,3 %, le peso chilien de 13,1 %, le peso colombien de 12,9 %, le peso argentin de 10,8 %, la livre turque de 10,4 %, le rand sud-africain de 10,1 %, le forint hongrois de 9,6 % et la roupie indienne de 9,6 %.
Les pertes énormes de la communauté spéculative à effet de levier sur les opérations de carry continuent de s’accumuler dans les comptes et obligent à des liquidations massives.
Je vous ai expliqué cela sans relâche au fil des semaines. Les opérations de carry et d’ingénierie sur le yen ont été la source de beaucoup de créations de liquidités et de levier ce qui a créé du pouvoir d’achat artificiel sur tous les marchés financiers mondiaux.
Le dénouement des carry trade sur le yen a un impact potentiellement important sur les marchés, car le différentiel de taux d’intérêt diminue. On est obligé de liquider des spéculations qui étaient financées par des emprunts en yens qui ne coutaient rien; la récolte de profits faciles est devenue non seulement plus maigre mais surtout plus risquée.
Cette semaine , le fait nouveau est que le désendettement et la réduction des risques à l’échelle mondiale ont fait un bond critique de la « Périphérie » vers le « Centre ». Les données économiques américaines plus faibles, en particulier les chiffres décevants de l’emploi non agricole en juillet, seront tenues pour responsables mais c’est une fausse raison , c’est un prétexte à la portée des médias qui n’y connaissent rien.
En passant je soutiens que ceci, cette perturbation n’est que temporaire et même si elle coûte cher à la communauté spéculative mondiale, le carry trade reprendra. Un facteur décisif maintiendra le carry trade en vie : la DETTE . La dette contrairement à la logique d’avant la modernité financière, produit les taux bas!
La relation entre la dette et les taux d’intérêt est devenue négative. Cela signifie que les pays ayant un faible potentiel de croissance du PIB auront des taux d’intérêt bas car ils ont besoin de plus de dette pour se développer. Tant que « notre » modèle économique basé sur la dette prévaudra, le carry trade sera là, poussant le yen à la baisse à long terme. Je suis d’accord avec cette idée depuis très longtemps, plus il y a de dettes dans le système et plus les taux doivent être bas, la dette produit les taux bas!
En attendant la régularisation et l’absorption du choc, le désendettement et la réduction des risques de la communauté spéculative à l’échelle mondiale ont fait un bond énorme , prouvant une fois de plus l’inefficacité des marchés incapables d’anticiper ou même de lire les indices et signaux précurseurs.
Les chiffres de l’emploi US ne sont qu’un faux-semblant mais ils ont puni punissant impitoyablement la foule imbécile qui achète les valeurs de momentum..Les semi-conducteurs ont reculé de 7 % jeudi, le Nasdaq 100 ayant chuté de 2,4 %. Nvidia a chuté de 6,7 % jeudi, Micron de 7,6 % (et encore de 8 % dans les échanges du soir).
Amazon.com était également en baisse après la publication des résultats jeudi soir, Intel ayant chuté de 20 %.
Comme toujours l’action du marché boursier produit les commentaires et les opinions et c’est ainsi que l’aversion au risque a éclaté la bulle de l’Intelligence Artificielle, l’IA qui était deja bien mure et en sérieuse difficulté.
Toutes les conditions étaient réunies dans un marché globalement malsain pour une rapide contagion.
Les spreads des titres de qualité investissement par rapport aux bons du Trésor se sont élargis de cinq à 98 pbs – la plus forte augmentation quotidienne des primes de risque depuis la crise bancaire du 13 mars 2023.
Les spreads des titres à haut rendement se sont élargis de 11 pbs jeudi à 325 pb – le plus fort mouvement en six mois.
Les CDS bancaires ont également bondi.
Les CDS des banques européennes (les subordonnés) ont bondi de huit points de base jeudi (à 120 pbs), soit la plus forte hausse quotidienne depuis les élections françaises de juin.
Les CDS de Bank of America ont bondi de quatre points de base (à 56 pbs) et ceux de Citigroup de trois points de base (55 pbs) – tous deux les plus fortes hausses sur une journée depuis octobre 2023 (guerre Israël/Hamas).
L’indice bancaire KBW a chuté de 3,0 % dans les échanges de jeudi, tandis que l’indice bancaire européen STOXX 600 a chuté de 4,5 %.
Les CDS des émergents ont augmenté de cinq points de base (174 pbs) jeudi
Echanges désordonnés sur le marché des bons du Trésor: le dix ans US a terminé la séance en baisse de 19 pbs à 3,79 % – avec des rendements en baisse de 40 pbs sur la semaine. Les rendements du Trésor à deux ans ont chuté de 27 pbs vendredi et de 50 pbs sur la semaine , c’est le plus grand effondrement hebdomadaire des rendements depuis la crise bancaire de mars 2023.
Bien entendu la langue de bois a fonctionné en essayant de dissimuler les cause de la crise en cours et en accréditant l’idée quelle avait un rapport avec les chiffres de l’emploi! Le public n’est pas autorisé a connaitre les causes et les effets il doit se contenter des récits de surface.
2 août – Bloomberg :
« Le président de la Federal Reserve Bank of Chicago, Austan Goolsbee, a souligné que la banque centrale ne réagirait pas de manière excessive à un quelconque rapport, ajoutant que les décideurs politiques obtiendraient beaucoup de données avant la prochaine réunion de la Fed.
Goolsbee a déclaré que la Fed avait pour tâche de déterminer la « ligne directrice » des données et d’agir de manière « constante ». Il a néanmoins noté que si les taux restaient restrictifs trop longtemps, les responsables politiques devraient réfléchir à l’aspect emploi de leur mandat. « Nous ne voudrions jamais réagir de manière excessive aux chiffres d’un mois donné », a déclaré Goolsbee… Mais « si le chômage doit augmenter au-delà du taux neutre, c’est exactement le genre de pincement de l’autre côté du mandat auquel la loi dit que la Fed doit réfléchir et auquel elle doit répondre. »
2 août – Bloomberg :
« Le président de la Federal Reserve Bank de Richmond, Thomas Barkin, a déclaré que l’économie américaine se porte bien, même s’il n’est pas clair si le marché du travail revient à des taux d’embauche normaux ou se détériore plus sérieusement… « Nous avons traversé deux ans, deux ans et demi de marchés du travail très bouillonnants », a déclaré Barkin… « La question est, bien sûr, de savoir si nous nous normalisons ou si nous nous affaiblissons. » La différence est significative, a-t-il déclaré, ajoutant : « Cela nous amène à la question de savoir si nous allons stagner ou si le chômage va augmenter à partir de maintenant. »
2 août – Bloomberg :
« Les banques de Wall Street appellent à des baisses agressives des taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale, sur la base des dernières preuves d’un ralentissement du marché du travail. Les économistes de Bank of America…, Barclays Plc, Citigroup Inc., Goldman Sachs… et JPMorgan… ont revu leurs prévisions pour la politique monétaire américaine vendredi après que des données ont montré que le taux de chômage américain a de nouveau augmenté en juillet. Tous appellent à des baisses de taux d’intérêt plus précoces, plus importantes ou plus nombreuses. Les économistes de Citigroup ont déclaré qu’ils s’attendaient à des baisses de taux d’un demi-point en septembre et novembre et à une baisse d’un quart de point en décembre… L’économiste de JPMorgan, Michael Feroli, est allé plus loin. S’il a également prédit des baisses de taux d’un demi-point en septembre et novembre, suivies de baisses d’un quart de point à chaque réunion suivante, Feroli a déclaré qu’il y avait « de bonnes raisons d’agir » avant la prochaine réunion du 18 septembre. »
« … Le Livre Beige est formidable. Ce qui est encore plus formidable, c’est d’entendre les présidents des banques centrales venir parler de leurs conversations avec les entreprises, les chefs d’entreprise et les travailleurs, et les personnes du secteur à but non lucratif dans leurs districts. Mais je vais vous dire, c’est un joli tableau, le tableau n’est pas celui d’un ralentissement ou d’une économie vraiment mauvaise, c’est celui d’il y a des points de faiblesse et il y a des régions où la croissance est plus forte que d’autres régions, mais dans l’ensemble, c’est encore une fois, regardez les données agrégées. Les données agrégées sont, en particulier… Les achats finaux intérieurs privés sont de 2,6 % et c’est un bon indicateur de la demande privée.» Président Powell, 31 juillet 2024
.Si certaines données suggèrent un ralentissement en cours, l’idée d’une économie en train de s’effondrer n’est pas crédible.
Et comme toujours on est dans un monde de constructions parallèles: ce qui va précipiter les baisses de taux ce ne sont pas les performances économiques, mais les déroutes boursières et le risque de chaos.
Les gnomes sont aux commandes et ils surveillent comme le lait sur le feu la réduction des risques et le désendettement mondial consécutif aux décisions japonaises. Voila la vérité, celle qu’il est utile de connaitre pour prendre les bonnes décisions et ne pas se faire enfler.
Le problème n’est ni le ralentissement du marché du travail américain ni l’affaiblissement de l’économie, le problème, c’est ce qui s’est déclenché après le choc mondial de la hausse du yen japonais. Ce qui pourrait bien être si le mouvement n’est pas enrayé dès la semaine prochaine, le début de l’effondrement des plus grandes bulles de l’histoire de l’humanité
« La Fed est en retard. » C’est faux, celle qui est en retard c’est la BOJ elle a trop tardé et les opérateurs ont cru que cela ne se produirait jamais.
La Fed et la Banque du Japon sont conscientes du risque que les bulles en cours peuvent se terminer par des explosions déstabilisatrices.
Elles vont coopérer pour éviter l’effondrement des marchés.
La BOJ est vassale de l’Amérique.