Parvenir à une trêve dans le conflit ukrainien n e mènerait nulle part, et la Russie ne se contentera pas de discussions inutiles sur un règlement, a déclaré jeudi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
« Nous ne pouvons pas nous contenter de négociations vaines. Jusqu’à présent, nous n’entendons parler que de la nécessité de parvenir à une sorte de trêve… Une trêve est une voie sans issue, nous avons besoin d’accords juridiques définitifs qui fixeront toutes les conditions pour assurer la sécurité de la Russie et les intérêts légitimes de sécurité de nos voisins, mais dans un contexte qui consolidera de manière juridique internationale l’impossibilité de violer ces accords », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse pour les médias russes et étrangers.
Personne ne cache vraiment le fait que la trêve est nécessaire pour gagner du temps afin d’approvisionner Kiev en armes, a déclaré Lavrov.
La Russie est prête à tenir des consultations avec l’administration du président élu américain Donald Trump sur l’Ukraine et espère que la Maison Blanche étudiera les causes profondes du conflit, a déclaré M. Lavrov.
« J’espère vraiment que l’administration Trump, y compris son envoyé spécial en Ukraine et en Russie Keith Kellogg, s’attaquera aux causes profondes du conflit. Nous sommes toujours prêts à mener des consultations », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse pour les médias russes et étrangers.La France a proposé à plusieurs reprises à la Russie, par des canaux fermés, d’établir un dialogue sur l’Ukraine sans la participation de Kiev, a déclaré M. Lavrov.« Nos collègues français nous ont contactés à plusieurs reprises par des canaux fermés pour demander l’établissement d’un dialogue sur la question ukrainienne. D’ailleurs, sans l’Ukraine », a déclaré M. Lavrov.
De tels signaux de Paris semblent constituer une violation de la règle occidentale selon laquelle « pas un mot sur l’Ukraine sans l’Ukraine » a déclaré le ministre, ajoutant qu’en même temps, la France est aussi l’initiatrice de l’envoi de soldats de la paix en Ukraine et forme des soldats ukrainiens.
« Un comportement aussi ambigu ne suscite pas le désir de prendre au sérieux ce qui se passe à l’initiative de nos collègues français », a conclu M. Lavrov.
Moscou sélectionne les cibles à détruire sur le territoire ukrainien en fonction des menaces qui pèsent sur la Russie, et celles-ci pourraient également être les centres de décision à Kiev, a déclaré M. Lavrov.« Nous visons exclusivement les installations militaires, le complexe militaro-industriel et d’autres installations liées à l’approvisionnement des forces armées de l’Ukraine… Nous frappons les points d’où nos territoires et nos installations civiles sont bombardés, et d’où des civils meurent. Je voudrais souligner une fois de plus ce qu’a dit le président : nous choisissons les cibles à détruire sur le territoire ukrainien uniquement en fonction des menaces qui pèsent sur la Russie », a déclaré M. Lavrov.
La Russie intéressée par un dialogue avec les nouvelles autorités syriennes sur les questions régionales
La Russie est intéressée par un dialogue avec les nouvelles autorités syriennes sur les questions régionales, a déclaré Sergueï Lavrov.La Russie maintient des contacts avec les nouvelles autorités syriennes par l’intermédiaire de sa mission diplomatique et discute actuellement des questions liées à la garantie de la sécurité des citoyens russes et du fonctionnement sûr de son ambassade , a déclaré M. Lavrov.
« Nous sommes intéressés et prêts au dialogue sur d’autres questions de nos relations bilatérales et sur des questions de l’agenda régional », a déclaré M. Lavrov.
La Russie s’attend à la reprise de la coopération économique avec les nouvelles autorités syriennes, a déclaré le ministre.Le chef de la diplomatie a également déclaré que tous les groupes politiques et ethno-religieux devraient participer aux élections en Syrie, ajoutant que la Russie était prête à aider le processus politique.
« Il ne faut pas laisser la Syrie s’effondrer. Certains le souhaiteraient », a ajouté M. Lavrov.
La Russie, la Turquie et l’Iran ont convenu que le format d’Astana peut jouer un rôle utile dans la phase actuelle après le changement de pouvoir en Syrie, a déclaré M. Lavrov.
« La position de la Turquie, de l’Iran et de la Russie est que le format d’Astana pourrait bien jouer un rôle utile au stade actuel. D’autant plus que les Etats arabes participent traditionnellement à ses travaux en tant qu’observateurs« , a déclaré M. Lavrov.