| JOHN J. MEARSHEIMER 6 AOÛT |
Il existe de nombreuses preuves montrant qu’Israël poursuit des politiques qui sont en contradiction directe avec les objectifs de l’administration Biden au Moyen-Orient.
Premièrement, l’administration Biden souhaite ardemment un cessez-le-feu à Gaza. Le gouvernement Netanyahou, lui, est déterminé à faire en sorte que les négociations pour un cessez-le-feu échouent, ce qui est déjà en train de se produire .
Deuxièmement, l’administration Biden veut qu’Israël élabore un plan pour administrer Gaza une fois que les combats auront cessé. Le gouvernement Netanyahou refuse cependant de le faire.
Troisièmement, l’administration Biden souhaite s’orienter vers une solution à deux États pour mettre fin au conflit entre Israël et les Palestiniens. Le gouvernement Netanyahou, lui, rejette explicitement cette idée et ne propose aucune solution alternative au conflit.
Quatrièmement, l’administration Biden veut éviter une guerre avec l’Iran. Le gouvernement Netanyahou a pourtant tenté à deux reprises d’entraîner les États-Unis dans une guerre contre l’Iran. La première fois, c’était le 1er avril 2024, lorsque l’armée israélienne a attaqué l’ambassade iranienne à Damas. La deuxième fois, c’était le 31 juillet 2024, lorsqu’Israël a assassiné Ismail Haniyeh, qui se trouvait à Téhéran en visite officielle.
Cinquièmement, l’administration Biden cherche à éviter un conflit grandissant entre le Hezbollah libanais et Israël, craignant que la situation ne dégénère en une guerre régionale et que les États-Unis ne soient entraînés dans le conflit. Le gouvernement Netanyahou, lui, veut provoquer une guerre avec le Hezbollah.
Sixièmement, l’administration Biden a un intérêt profond à ce que le Moyen-Orient soit stable. Le gouvernement Netanyahou, lui, semble « prêt à mettre le feu à la région », comme l’a récemment observé un chroniqueur israélien.
Compte tenu de ces profondes différences politiques, étant donné que les États-Unis sont profondément plus puissants qu’Israël, et étant donné qu’Israël dépend profondément des États-Unis pour son soutien diplomatique, économique et militaire, on pourrait s’attendre à ce que l’administration Biden utilise cet énorme levier pour amener Israël à changer son comportement afin qu’il soit plus conforme à l’intérêt national américain.
Mais ce n’est pas ce qui se produit.
L’administration Biden a au contraire soutenu Israël à chaque instant, tout en protestant sans succès contre ce qu’Israël fait ou ne fait pas.
Pour couronner le tout, ni le Congrès, ni les dirigeants républicains, ni les médias grand public n’ont poussé l’administration Biden à faire pression sur Israël pour qu’il change son comportement de manière significative.
Cette situation inquiétante soulève une question évidente : pourquoi ?
La réponse : le pouvoir impressionnant du lobby israélien.
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