Quantcast
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1947

Editorial: la fausse résilience du marche boursier cache un désordre monétaire historique.

Voici un échange qui restera dans les annales de l’histoire.

On le citera quand la prochaine Grande Crise Financière éclatera.

Matt Egan de CNN : « Suite à la question posée plus tôt sur le marché boursier, dans quelle mesure êtes-vous préoccupé, le cas échéant, par une éventuelle bulle d’actifs en train de se former sur les marchés financiers ? Comment les valorisations boursières relativement élevées entrent-elles en compte dans les considérations sur une éventuelle baisse supplémentaire des taux d’intérêt ? Est-ce quelque chose qui vous préoccupe ? »

Le président Powell « Nous examinons donc les prix des actifs en général du point de vue de la stabilité financière, ainsi que des éléments tels que l’endettement du secteur des ménages, l’endettement du système bancaire, le risque de financement des banques, etc. Mais ce n’est qu’un des quatre éléments qui déterminent les prix des actifs. Et oui, je dirais qu’ils sont élevés selon de nombreux paramètres en ce moment. Une bonne partie de cela, bien sûr, est liée à la technologie et à l’IA, mais nous examinons cela.

Mais nous examinons également la résilience des ménages, des entreprises et du secteur financier à ces éléments.

Nous examinons donc cela principalement du point de vue de la stabilité financière et nous pensons qu’il y a beaucoup de résilience.

Les banques ont un capital élevé et les ménages sont en fait globalement, pas tous les ménages, mais dans l’ensemble, les ménages sont en assez bonne santé financière ces jours-ci. C’est donc ainsi que nous envisageons la situation. Nous examinons également les conditions financières globales, et vous ne pouvez pas vous contenter de prendre en compte les prix des actions, vous devez également examiner les taux, qui représentent un resserrement des conditions avec des taux plus élevés. Les conditions financières globales sont donc probablement encore quelque peu accommodantes, mais c’est un mélange de choses.

Il est, me semble t-il sans intérêt de savoir si Powell est nul au plan théorique ou si c’est un escroc de la pensée, la seule chose qui importe c’est son choix irresponsable de nier la fragilité du système, et de vouloir faire croire à sa résilience. Il entretient les excès délibérément.

De quelle résilience peut on parler quand la valeur phare, la valeur vedette, symbole de toute une situation, NVIDIA peut chuter de 17% et envoyer 650 milliards au paradis du Pognon sur une seule nouvelle qui concerne une entreprise de quelques millions de dollars, la bas en Chine ? Comment peut-on prétendre qu’un système est résilient quand il est capable de perdre 1,6 trillions en quelques heures?

Un système ne peut être résilient quand il est dominé par les animal spirits, par l’irrationnel et solvabilisé par le crédit, par le levier et entretenu par les promesses.

Tout repose sur la dette, le levier , l’hopium. Tout repose sur l’alchimie de l’ingénierie qui permet de multiplier sans fin les mêmes collatéraux, qui transforme le « très court » sans risque des Money Market Funds en « très long » risqué et les pensions et repos au jour le jour en fonds permanents ou même en fonds propres! Vous prenez le tout, vous mettez tout cela dans le sac colossal des dérivés qui constituent un réservoir de fausses assurances, vous agitez et vos obtenez un système resilient à la mode Powell !

Cette résilience supposée n’a qu’une origine: la politique monétaire; la croyance qu’elle sera toujours là pour sauver les marchés et que donc toujours, ce qui est quasi-monnaie sera aussi bon et aussi liquide que la monnaie et pourra être converti en monnaie. On pourra toujours vendre.

La résilience repose sur une croyance.

Pour le reste tout repose en dernière analyse sur le système de John Law c’est à dire sur l’émission de dettes et de promesses gagées/adossées aux actifs et à l’inflation de leur prix, lequel gonflement a pour origine… la production de crédit et de dettes.

Si vous créez du pouvoir d’achat par le crédit , la dette et la fausse monnaie alors vous gonflez les patrimoines , vous gonflez la valeur des collatéraux , vous gonflez les gages et tout parait résilient. C’est une résilience fondée sur le crédit, la dette, la cavalerie .

Si vous désirez comprendre le Système Law-Powell remplacez la France par l’Amérique, la Compagnie du Mississipi par Wall Street dans son ensemble et le Régent par le Trésor US!.

29 janvier – Bloomberg :

« Les positions longues du Trésor et les emprunts repo des hedge funds ont augmenté en 2024, dépassant le pic atteint en 2019… Le stratège de Barclays Joseph Abate a écrit… En septembre, les positions longues des hedge funds en valeurs du trésor ont atteint un record de 2,1 trillions de dollars.

Les positions ont augmenté de 44 % depuis 2023 et sont supérieures d’environ 800 milliards de dollars à leur pic de 2019.

De même, les emprunts « repo » ont augmenté de 900 milliards de dollars, soit 53 %, depuis 2023.

Barclays suppose que la majeure partie de ces emprunts est contre des garanties de valeurs du Trésor, mais la répartition n’est pas claire.

Environ 40 % des transactions ont été effectuées du jour au lendemain.

Les 10 premiers fonds avec des emprunts repo représentaient 62 % du total des repo, soit environ 1 550 milliards de dollars… »

Cela vaut vraiment la peine d’y réfléchir : dix fonds spéculatifs avec 1 550 milliards de dollars d’emprunts repo, probablement utilisés en majorité pour des positions à effet de levier sur le marché des valeurs du Trésor. Les emprunts « repo » des fonds spéculatifs ont augmenté de 53 % – apparemment sur neuf mois. Il semble que les conditions aient été beaucoup trop laxistes, avec les ingrédients pour piétiner « beaucoup de résilience ».

Nous sommes dans une inflation monétaire historique.

Elle ne se voit pas dans les indicateurs classiques car la modernité est passée par là! Les théories dominantes sont toutes fausses et la vérité est que l’on ne sait plus ce qu’est la monnaie, comment elle se crée, comment elle prolifère , comment elle circule, la créature a échappé à ses maitres. On ne voit l’excès de monnaies que dans ses symptômes, dans son mode d’apparaitre, spéculatif, sur les bourses. La monnaie elle aussi est devenue une croyance, elle est plus que dématérialisée, digitalisée, elle est … un état d’esprit, une humeur, un gout pour le « spiel », le jeu. C’est la mise en risk-on qui, à la limite crée « la monnaie » moderne!

Nous sommes en plein désordre monétaire!

Ce désordre monétaire a été initié par le signal donné par la Fed de la fin des hausses de taux. Il a été alimenté par 100 points de base de baisses de taux sur trois mois. Il a été ancré par les déclarations imbéciles des gnomes qui ont prétendu que leur politique était « considérablement restrictive ».

La spéculation à effet de levier et l’excès de liquidité ont boosté les conditions financières , la folie de l’IA et la propagande de l’exceptionnalisme ont fait le reste.

EN PRIME

Explosion monétaire et financière alors que l’on était en periode dite restrictive!

Un incroyable désordre monétaire

-effondrement des primes de risque au plus bas depuis 2005 et 2007

-actifs des fonds du marché monétaire en hausse de 873 milliards de dollars, soit 14,6 %, l’année dernière. pour atteindre 6,87 trillions. Les actifs des fonds du marché monétaire ont connu une croissance incroyable de 2,29 trillions , soit 50 %, depuis que la Fed a commencé à « resserrer » ses taux en mars 2022.

– le « trading de base », ingenierie sur les valeurs du Trésor à fort effet de levier a atteint un record de 1,3 trillions Certains grands fonds spéculatifs financent des avoirs du Trésor à effet de levier sur le marché des « repo », en jouant sur le faible écart entre les obligations au comptant et leurs positions courtes sur les contrats à terme du Trésor

– le total des actifs « Repo » du système a gonflé de 678 milliards de dollars, soit 30 % en rythme annualisé, au cours des deuxième et troisième trimestres combinés, pour atteindre 7,4 trillions de dollars.

-Les actifs des courtiers ont bondi de 341 milliards de dollars, soit 26 % en rythme annualisé, au cours du troisième trimestre à 5,53 trillions de dollars

– La dette non financière (NFD) a augmenté de 3,47 trillions de dollars au cours des 12 mois terminés le 30 septembre.

– à la fin du troisième trimestre, les bons du Trésor avaient gonflé de 1,97 trillions de dollars par rapport à l’année précédente, de 3,97 trillions de dollars sur deux ans et de 10,96 trillions de dollars, soit 66 %, au cours des 19 derniers trimestres.

-le total des actions+ obligations a terminé le troisième trimestre à 522 % du PIB, éclipsant les pics de cycle de 375 % du troisième trimestre 2007 et de 357 % au premier trimestre 2000.

-la fortune nette des ménages (actifs moins passifs) a gonflé de 17,2 trillions soit 11,4 %, au cours des 12 mois terminés le 30 septembre – pour atteindre un record de 169 trillions

– la valeur nette des ménages a terminé le mois de septembre à 575 % du PIB, éclipsant les pics de cycle précédents de 488 % au premier trimestre 2007 et de 444 % au premier trimestre 2000.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1947

Trending Articles