| Olivier Boyd-Barrett |
| 18 février |
(UNE AUTRE) REVOLUTION BOURGEOISE EN AMERIQUE
Il est bien trop tôt pour dire que nous sommes témoins d’une révolution aux États-Unis. Mais affirmer avec certitude qu’elle sera une révolution réussie ou même qu’elle représentera autre chose qu’une révolution bourgeoise est une bêtise .
Nous voyons se dérouler des actions potentiellement révolutionnaires.
Nous assistons certes à une tentative de déconstruction de la « machine à changement de régimese et de ses outils de propagande – mais sachez que les néoconservateurs et l’idéologie néoconservatrice imprègnent encore la politique et la société américaines ;
Nous assistons à une reconfiguration potentielle des relations entre les États-Unis et la Russie – mais sachez que cela pourrait encore être saboté par une mentalité européenne néoconservatrice alignée sur un programme expansionniste des l’incultes non élus de la Commission européenne ;
Nous voyons le potentiel d’un ordre multipolaire, symbolisé peut-être par la présence de Poutine, Trump, Xinping et Modi au tombeau de Lénine à Moscou le 9 mai – mais nous savons que cet ordre doit être basé sur les BRICS, et non dirigé par Trump, pour qu’il y ait un véritable changement dans la gouvernance mondiale et la disparition de la tyrannie du dollar.
Nous entrevoyons une faible lueur d’espoir selon laquelle Trump aurait pu, de manière détournée, exercer son autorité sur Netanyahou et éviter la poursuite du plus grand crime de guerre de ce siècle contre les Palestiniens – mais la rhétorique de Trump sur la prise de Gaza par les États-Unis, etc., est profondément dérangeante et en elle-même criminelle.
Nous pouvons bien espérer que la rhétorique occidentale persistante de menace contre l’Iran, sous de faux prétextes, s’épuise sous le couvert de relations nettement améliorées entre la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite.
Nous devons applaudir les récents discours de Trump sur des réductions significatives des dépenses militaires et sur la dénucléarisation – de concert avec la Russie et la Chine – mais nous savons que Trump supervise le programme américain de plusieurs milliers de milliards de dollars pour la modernisation de l’arme nucléaire et que nous devrions être pleinement conscients de la puissance de l’albatros industriel américain du meurtre et de la tuerie.
Nous observons les diverses manifestations de la politique et de la rhétorique de Trump et nous continuons à nous demander si nous avons affaire à un gauchiste radical anti-guerre (une espèce en voie de disparition sous la domination des néoconservateurs) ou à un prodige de la mafia ou à quelque chose d’entièrement différent – le vrai ? Pardonnez mon scepticisme.