Voilà une affaire rondement menée : neuf mois seulement après l’annonce d’un protocole d’accord pour racheter Lifecell, troisième opérateur mobile du pays, Xavier Niel vient d’obtenir le feu vert du régulateur ukrainien des télécoms (Antimonopoly Committee of Ukraine).
L’information, qui n’a pas été rendue publique en France, a filtré dans la presse locale.
En mettant coup sur coup la main sur le principal fournisseur de télécoms fixes et de télévision payante, Datagroup-Volia, puis sur le troisième opérateur mobile, le milliardaire français va débourser un milliard d’euros dans ce vaste pays agressé par la Russie.
La presse locale estime même le total des deux opérations à 1,5 milliard de dollars – un montant qui pourrait englober les investissements à venir. « Même les Américains sont bluffés par cette mise. Xavier Niel réalise l’investissement le plus important en Ukraine depuis l’implantation d’ArcelorMittal en 2012 », souffle un diplomate connaissant bien la région.
L’entrepreneur français, qui a réalisé l’opération via sa holding NJJ, en a personnellement assuré le suivi de bout en bout. Alors que les négociations se sont faites aisément avec le fonds d’investissement américain Horizon Capital, propriétaire du réseau fixe, le rachat de Lifecell aurait été plus épineux. Les négociations avec le gouvernement turc, réticent à vendre son actif ukrainien, auraient été particulièrement ardues. Mais la soif de devises de la Turquie, fragilisée par une sérieuse crise monétaire, l’a finalement emporté. Restait à obtenir l’accord du régulateur ukrainien. Ce fut chose faite le 26 juillet.