L’attaque israélienne au téléavertisseur
L’attaque terroriste perpétrée hier par Israël contre le Hezbollah au Liban était assez sophistiquée.
En février, le Hezbollah avait exhorté ses affiliés à éviter les smartphones, car ils peuvent être contrôlés par des services de renseignement étrangers, et à utiliser plutôt des téléavertisseurs pour recevoir des messages texte et des alarmes lorsque cela est nécessaire.
Israël a vu dans cette suggestion une opportunité d’infiltrer la chaîne d’approvisionnement de ces outils de communication.
Israel a réussi à manipuler les livraisons de téléavertisseurs au Liban, dont certains seraient acquis par le Hezbollah et ses affiliés. Hier, des messages codés spécifiques ont été envoyés aux téléavertisseurs manipulés. Quelques instants plus tard, ils ont commencé à exploser. Onze personnes ont été tuées et environ 4 000 blessées.
Les personnes tuées ou blessées n’étaient pas toutes membres du Hezbollah. Les téléavertisseurs sont également utilisés par les services d’urgence et les bénévoles. Les médias occidentaux évitent de qualifier cette attaque d’opération terroriste. Mais demandez-vous comment ils décriraient l’attaque si elle avait eu lieu dans l’autre camp du conflit.
Les bipeurs ne sont pas l’apanage exclusif du Hezbollah. L’attaque a été indiscriminée. Les explosions se sont produites dans de nombreuses situations de la vie quotidienne : lors de visites dans des magasins (vidéo), en voiture au milieu de la circulation, à proximité de passants, y compris des enfants.
Les téléavertisseurs étaient vendus sous la marque Gold Apollo, une société taïwanaise spécialisée dans ce type d’appareils. Or, selon la société, les appareils vendus au Liban étaient fabriqués sous licence par la société hongroise BAC Consulting KFT.
Lowkey écrit :
La PDG et fondatrice de BAC est Cristiana Arcidiacono-Barsony, qui se décrit comme une conseillère stratégique en affaires intérieures avec une expérience internationale au Moyen-Orient.
Selon son profil académique, elle a étudié aux universités SOAS et LSE de Londres.
Les éléments ci-dessus suggèrent une implication du MI-6 dans cette affaire.
Elijah Magnier rapporte (vidéo) que la livraison des téléavertisseurs a été retardée pendant plusieurs mois par les douanes d’un pays du Moyen-Orient. Les services israéliens auraient profité de ce délai pour démonter les appareils et remplacer leurs batteries lithium-ion d’origine par des batteries contenant des explosifs et des plombs de chasse pour provoquer un maximum de dégâts. L’électronique des appareils a été manipulée pour déclencher des explosions retardées après que le téléavertisseur ait reçu un certain message codé.
Ces opérations très sophistiquées ont dû coûter des millions et impliquer un nombre assez important de spécialistes.
L’idéal aurait été qu’Israël déclenche un tel chaos dans le cadre d’une attaque générale contre le Hezbollah.
Déclencher l’attaque en dehors d’un contexte de guerre à grande échelle est une manœuvre plutôt molle. La plupart des blessés se rétabliront rapidement et reprendront leurs fonctions.
Les responsables israéliens affirment qu’ils ont déclenché l’opération parce que certains membres du Hezbollah avaient eu connaissance de la présence d’explosifs et qu’ils auraient rapidement alerté leurs dirigeants. Il s’agissait donc d’une situation où il fallait « l’utiliser ou le perdre ».
Cela ne me paraît pas plausible. Comment Israël aurait-il pu savoir que des membres du Hezbollah avaient été mis au courant ? Si tel était le cas, pourquoi n’auraient-ils pas immédiatement informé leur commandement du danger imminent ?
Il est plus plausible que le gouvernement Netanyahou ait utilisé cette attaque comme un moyen de faire taire ses détracteurs qui réclament une attaque généralisée contre le Hezbollah. L’armée israélienne et Netanyahou savent qu’ils seraient perdants dans une guerre contre le Hezbollah.
Maintenant ils peuvent dire : « Voyez, nous sommes déjà en train de faire quelque chose de très très sérieux… »
Mais cette opportunité a été gaspillée pour peu d’effet. Il s’agissait d’un coup unique. Les chances de répéter une telle opération sont proches de zéro.
Demain, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, donnera publiquement davantage d’informations sur l’incident et ses conséquences possibles.
« b » de MoA
EN PRIME
Pepe Escobar
LA CONNEXION MOSSAD-MI6
C’est délicieusement intriguant ; cela vient d’une source de renseignements russes très bien informée.
L’histoire raconte que le chef du MI6, Richard Moore, a ordonné à ses espions – en Hongrie – de placer des explosifs dans les téléavertisseurs au cas où le Hezbollah deviendrait « incontrôlable ».Mais « parmi les TE Lawrence anglais », il n’y avait pas que des amis d’Israël, mais aussi des ennemis de Moore. Ils ont transmis le code d’alarme au Mossad. Ainsi, « sans hésitation, ils ont neutralisé d’un seul coup tous les agents de Moore ».
Cela pourrait en effet être directement lié au nid d’araignées britannique. Il n’y aura pas de preuve irréfutable, bien sûr. Ce qui se passe déjà, c’est que toute la presse britannique déclare hystériquement qu’il s’agissait simplement d’une opération délicate du Mossad – et que le MI6 n’était pas du tout impliqué.« Ainsi se poursuit la légende de la toute-puissance du Mossad ».