Zelinski a échoué.
Au cours de son récent voyage aux Etats-Unis, son « plan de victoire » , une liste de souhaits destinée à entraîner les Etats-Unis et l’OTAN plus profondément dans la guerre , n’a pas reçu de soutien.
Même sa demande la plus urgente, à savoir permettre à l’Ukraine d’utiliser les missiles à longue portée fournis pour des frappes à longue portée en Russie, a été rejetée.
Pour justifier sa décision, l’administration Biden a même « divulgué » une évaluation des services de renseignement qui mettait en garde contre une telle autorisation :
Les agences de renseignement ont conclu qu’accéder à la demande de l’Ukraine d’utiliser des missiles occidentaux contre des cibles situées en profondeur en Russie pourrait déclencher des représailles énergiques sans pour autant changer fondamentalement le cours de la guerre.
En guise de consolation, il a été promis à l’Ukraine 8 milliards de dollars supplémentaires en matériel militaire. Mais ce paquet ne contient pas ce dont l’armée ukrainienne a besoin ou ce qu’elle souhaite :
En l’absence de restrictions plus souples permettant à Kiev d’utiliser des missiles occidentaux, la Maison Blanche a expédié pour la première fois le Joint Standoff Weapon (Jsow), une bombe planante guidée avec précision d’une portée d’environ 130 kilomètres.
Selon une déclaration de M. Biden, l’arme lancée par le F-16 « renforcerait les capacités de frappe à longue portée de l’Ukraine »….Même si le missile Jsow est autorisé à être largué sur la Russie (la déclaration de M. Biden ne fait pas référence à cette possibilité), il n’a pas la portée nécessaire pour causer des dommages significatifs.
En raison de la densité des défenses aériennes de Moscou près de la ligne de front, les F-16 ukrainiens devraient larguer les bombes à une distance de sécurité, ce qui signifie que Jsow serait en mesure d’atteindre des cibles situées à seulement 25 miles à l’intérieur de la Russie.
Mis à part une somme relativement petite pour des munitions supplémentaires, la majeure partie des 8 milliards de dollars servira à payer des entreprises américaines pour la production d’armes que l’Ukraine ne recevra que dans quelques années.
Lors de sa rencontre avec Zelenski, la vice-présidente Kamala Harris a exhorté à poursuivre la guerre :
Mme Harris, qui a rencontré M. Zelensky une demi-douzaine de fois depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, a déclaré jeudi à la Maison Blanche qu’elle « veillerait à ce que l’Ukraine l’emporte dans cette guerre », ajoutant que le président russe Vladimir V. Poutine « pourrait mettre fin à la guerre demain ».
Mme Harris a déclaré que ceux qui voudraient que l’Ukraine échange des territoires contre la paix soutenaient des « propositions de reddition » – une pique à l’ancien président Donald J. Trump, son adversaire républicain, et à son scepticisme quant à l’aide à Kiev.
Elle a ajouté que le combat en Ukraine « est important pour le peuple américain » et a qualifié ce conflit comme un conflit dont le peuple américain devrait reconnaître l’importance.
« Les moments les plus importants de notre histoire sont survenus lorsque nous avons tenu tête à des agresseurs comme Poutine », a déclaré Mme Harris, avertissant que le dirigeant russe ne s’arrêterait pas à l’Ukraine et qu’il envisagerait même peut-être d’empiéter sur le territoire de l’OTAN s’il réussissait sa campagne.
Les Républicains ont boudé Zelenski en raison de son intervention dans les prochaines élections :
Ils ont été irrités par la visite de Zelensky dans une usine d’armes de Scranton, la ville natale de Biden, en compagnie de hauts responsables démocrates. Zelensky rencontrera Trump vendredi, malgré les informations antérieures selon lesquelles la réunion avait été annulée.
La visite de Zelensky à l’usine de munitions de Pennsylvanie, un État clé du pays, a été qualifiée par les principaux républicains d’événement de campagne partisan.
Dans une lettre publique, le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a déclaré que la visite était « destinée à aider les démocrates » et a affirmé qu’elle équivalait à une « ingérence électorale ».
Le candidat républicain Donald Trump n’a accepté de rencontrer Zelenski qu’après que ce dernier l’a supplié dans une lettre (que Trump a immédiatement publiée ). Il avait auparavant fustigé Zelenski pour son refus de négocier un accord avec la Russie :
Donald Trump, s’est moqué de Zelensky lors d’un événement de campagne en le qualifiant de « meilleur vendeur du monde » et l’a accusé de refuser de « conclure un accord » avec Moscou.
Plus tôt cette semaine, Trump a également salué les capacités militaires de la Russie, déclarant : « Ils ont battu Hitler, ils ont battu Napoléon – c’est ce qu’ils font, ils se battent. »
En effet, les nouvelles du champ de bataille ne sont pas en faveur de l’Ukraine.
Les forces russes ont encerclé Ugledar, une ville minière qui constituait un rempart dans la ligne de défense sud-est de l’Ukraine. Ce qui reste de la 72e brigade ukrainienne est bloqué dans la ville après que ses précédentes demandes d’évacuation aient été refusées.
L’incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk touche également à sa fin. Le commandement ukrainien a dû retirer sa 82e brigade, brigade d’élite , en grande partie détruite, qui avait mené l’incursion. Elle a été remplacée par une brigade de défense territoriale qui manque de formation et de volonté pour un combat plus long.
Sur tout le front oriental, les troupes ukrainiennes sont en retrait. Elles sont en désordre et n’ont pas la capacité de tenir une ligne ( archives ) :
Les troupes ukrainiennes et leurs commandants sont de plus en plus préoccupés par les problèmes d’effectifs, en particulier la qualité des nouvelles recrues et la vitesse à laquelle elles sont blessées ou tuées au combat….Sur le front de Donetsk, quatre commandants, un commandant adjoint et près d’une douzaine de soldats de quatre brigades ukrainiennes ont déclaré au Financial Times que les nouveaux conscrits manquent de compétences de combat de base, de motivation et abandonnent souvent leurs positions lorsqu’ils sont pris pour cible.
Les commandants ont estimé que 50 à 70 pour cent des nouvelles troupes d’infanterie ont été tuées ou blessées dans les jours suivant le début de leur première rotation.
Le front ukrainien est littéralement à court de soldats compétents :
Les soldats expérimentés « sont tués trop rapidement », a déclaré un autre commandant du front de l’Est, pour être remplacés par des hommes, pour la plupart plus âgés, sans expérience et en moins bonne forme physique.
L’âge est une préoccupation majeure : l’âge moyen d’un soldat ukrainien est de 45 ans. Sur les 30 soldats d’infanterie d’une unité, a déclaré le commandant adjoint de la 72e brigade, la moitié en moyenne ont une quarantaine d’années, cinq seulement ont moins de 30 ans et le reste a 50 ans ou plus.
« En tant que fantassin, vous devez courir, être fort, porter du matériel lourd », a-t-il ajouté. « C’est difficile de faire ça si vous n’êtes pas jeune. »
L’Ukraine ne peut plus poursuivre la guerre. Elle devra négocier avec la Russie, même si elle recule partout.
L’administration Biden voudra éviter une défaite cuisante en Ukraine avant les élections de novembre. Mais elle n’a donné à l’Ukraine aucun moyen de se maintenir au-delà de quelques mois.
Zelenski voit bien ce qui va se passer. Pour mettre fin à la guerre, il devra accepter de renoncer à une grande partie de l’ancienne Ukraine. Mais les fascistes qui gouvernent indirectement l’Ukraine ne l’approuvent pas et ne lui laisseront que peu de marge de manœuvre pour aller de l’avant.
« b » de MoA