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Je vous traduis et je vous livre l’essentiel de l’interview de Paul Tudor Jones ; elle a eu un retentissement mondial. La mère Hanau!

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Je vous traduis et je vous livre l’essentiel de l’interview de Paul Tudor Jones ; elle a eu un retentissement mondial.

Je vous la livre car elle m’a frappé , je vais vous expliquer pourquoi.

Il y a longtemps quand j’étais patron de presse en France, j’ai déjeuné avec Tudor Jones et un grand trader parisien maintenant retiré des affaires ( GM qui se reconnaitra) . Ce fut une conversation exceptionnelle , nous avons bu ses paroles et je dois dire que je continue d’utiliser certaines idées de Tudor Jones.

En ce temps là il parlait en investisseur, trader, branché macro, mais homme de marché.

Exactement le contraire de ce qu’il fait maintenant.

Qu’est-ce qu’un homme de marché?

C’est un homme qui d’abord et avant tout part de ce que l’on voit sur les marchés, essaie de le comprendre, essaie de voir les forces qui sont à l’œuvre, analyse pourquoi c’est ainsi et pas autrement, et qui ensuite essaie, avec son expérience, son bagage théorique et son intuition, de prévoir et d’anticiper pour réaliser une performance .

Un homme de marché vous parle non pas de ce qui devrait être mais de ce qui est et pourquoi c’est ainsi.

Dans son interview, PTJ ne se pose pas en homme de marché, il n’explique pas pourquoi les choses sont ainsi et pas autrement, non il vous dit ce qui devrait être, selon lui ; il se positionne comme donneur de leçons politiques. Ce qui n’est bien sur pas sa spécialité . Il se sert de sa réussite et de sa notoriété pour à la limite en abuser puisque ses titres d’expertise ne lui donnent aucun avantage dans le domaine qu’il aborde. C’est comme Taylor Swift qui se mêle de politique mais on le voit moins.

Si PTJ restait dans son rôle, il nous expliquerait pourquoi les Etats Unis sont maintenant prisonniers du système de la dette et des déficits et il en arriverait peut être à la conclusion que ce n’est pas un choix mais une nécessité, et si il reconnaissait que c’est une nécessité à laquelle l’Amérique ne peut échapper alors il se poserait la bonne question: est-ce que cela peut durer encore longtemps cette fuite en avant, avant qu’une crise ne se produise. Et accessoirement quelle forme prendra cette crise.

Là je pense qu’il nous apporterait une vraie valeur ajoutée; mais dans ce plaidoyer pour une gestion plus orthodoxe, et une description apocalyptique il ne nous apporte rien que nous ne sachions déjà.

En fait il fait comme Soros le faisait en son temps, il se sert de sa notoriété pour faire la promotion de ses positions boursières et dynamiser les suiveurs: vendeur de Treasuries, acheteur de matières premières , d’or et de Bitcoin.

PTJ fait comme la banquière, la mère Marthe Hanau

L’INTERVIEW

Paul Tudor Jones : « Pour moi, dans le monde des fonds spéculatifs, c’est une sorte de super bowl macroéconomique qui se déroule le 5 novembre. Certaines élections ne sont pas aussi binaires. Celle-ci est binaire – pas tant en raison du candidat qui l’emporte. Mais elle est binaire dans le sens de la réaction des marchés – à l’un ou l’autre des candidats s’ils gagnent. Nous pouvons soit continuer sur la voie que nous avons suivie… soit nous pouvons arriver à ce point de reconnaissance où tout d’un coup les marchés ont des idées différentes de celles que les candidats ont défendues…

Je pense qu’il est vraiment important que nous prenions conscience de la situation actuelle.

Nous vivons un moment incroyable dans l’histoire des États-Unis.

Ce dont je veux vraiment parler, c’est de la trajectoire de la dette que nous suivons. En l’espace de 25 ans, nous sommes passés du ratio dette/PIB au niveau fédéral d’environ 40 % à presque 100 % ; 60 % en 25 ans… Le CBO dit que nous passerons de 98 % à 124 % – c’est très conservateur sur les 10 prochaines années. Si vous extrapolez ces 30 ans – vous arrivez à 200 % du ratio dette/PIB. C’est évidemment quelque chose qui ne peut pas durer éternellement – ​​et qui ne durera pas.

Et la question est de savoir si, après cette élection, il y aura un moment de reconnaissance – en particulier avec toutes les réductions d’impôts promises par les deux camps et les plans de dépenses ? Ils distribuent des réductions d’impôts comme des perles de Mardi Gras – nous accordons des réductions d’impôts sur tout, des pourboires aux (inaudible). C’est fou ce qui est promis. Après les élections, le fait que nous ayons 7 à 8 % de déficit budgétaire à perte de vue, la question est de savoir si les marchés permettront à l’un ou l’autre candidat… Le marché des valeurs du Trésor ne le tolérera pas…

Les crises financières durent des années. Mais elles éclatent en quelques semaines. C’est un peu leur histoire, n’est-ce pas ? Et donc, pour moi, cette élection devient l’un de ces moments décisifs où tout d’un coup… Nous devons 35 000 milliards de dollars. Nos recettes fiscales sont de 5 000 milliards de dollars. Nous devons donc sept fois ce que nos recettes fiscales – nos revenus – seront cette année. Et notre déficit est de 2 000 milliards de dollars – et il est de 2 000 milliards de dollars à perte de vue…

Je regardais ce documentaire de Vince McMahon… dans lequel il y a un terme que je n’avais jamais entendu, appelé « kayfabe ». Dans le jargon du catch, cela représente l’accord tacite, non écrit, tacite entre les lutteurs et les fans sur l’illusion que constitue ce qui se passe sur le ring – la suspension de l’incrédulité que ce qui se passe sur le ring est en fait – nous savons que c’est un scénario, nous savons que c’est une performance, mais ils nous demandent de penser que c’est authentique et réel. »

Andrew Ross Sorkin de CNBC« C’est ce que vous pensez que c’est ? »

Tudor Jones« Nous sommes dans un kayfabe économique en ce moment. Et ce n’est pas seulement aux États-Unis. Au Royaume-Uni, en France, en Grèce, en Italie, au Japon – le Japon étant le plus grand de tous. C’est ce kayfabe économique. La question est, après cette élection, aurons-nous un « moment Minsky » ici aux États-Unis – sur les marchés de la dette américains ? Allons-nous avoir un « moment Minsky » où tout d’un coup, on reconnaîtra que ce qui va se passer – ce dont ils parlent – ​​est en fait fiscalement impossible – financièrement impossible… »

​​Sorkin, passant à l’analyse de Tudor Jones sur les mesures possibles pour freiner les dépenses fiscales insoutenables : « Parlons des impôts, car c’est ainsi que l’argent sera collecté – d’une manière ou d’une autre. »

Paul Tudor Jones« Il existe de nombreuses options. »

Sorkin :« Mais il n’y a pas beaucoup de moyens d’arriver là où vous devez aller, à moins de commencer à faire certaines de ces choses… »

Tudor Jones « C’est exact. Puis-je juste dire ceci. Vous devez laisser expirer les réductions d’impôts (de Trump). Vous devez… cela représente 390 milliards de dollars. Nous allons être ruinés très rapidement à moins que nous ne nous attaquions sérieusement à nos problèmes de dépenses. Je ne sais pas si nous serons capables de réduire les dépenses à ce point. Soixante pour cent de nos dépenses sont des paiements de transfert. »

« Si vous pensez que nous sommes en faillite – et vous pensez que Trump sera le président – ​​il ne laissera pas expirer ces réductions d’impôts s’il peut l’éviter. Il ne veut pas que le taux d’imposition des sociétés atteigne 25 %, comme vous le suggérez. Il suggère qu’il devrait passer à 15 %. »

Tudor Jones « Juste pour nous amener au point où nous stabilisons le ratio dette/PIB au niveau actuel, voici ce que vous devez faire. Vous laissez expirer les réductions d’impôts de Trump – ces 390 milliards de dollars. Vous devez augmenter les impôts sur les salaires de chaque travailleur de 1 % – c’est un autre gros coup. »

Sorkin « Selon vous, quel effet cela aura-t-il sur l’emploi ? »

Tudor Jones « Nous allons clairement connaître une période de contraction, qui, espérons-le, sera très importante pour que la Fed puisse compenser la contraction budgétaire qui va arriver. »

Sorkin« Ensuite, vous voulez augmenter le taux d’imposition des particuliers jusqu’à un taux maximum proche de 50 %. »

Tudor Jones« Attendez. Je ne veux rien faire de tout cela. Ce que je vous dis, c’est que nous devons être sérieux quant à notre situation budgétaire. Il existe toute une série d’options, n’est-ce pas. Nous pourrions y aller et réduire de 25 % les effectifs fédéraux. Certaines personnes pourraient le faire… Je montre simplement certaines des choses que vous pouvez faire. Il faudrait augmenter le taux d’imposition des plus riches – je pense que tous ceux qui ont plus de 200 000 $ – devraient probablement le porter à 49,5 %. Si vous faites toutes ces choses – toutes ces choses. Augmenter la sécurité sociale de 65 à 70 ans. Si vous faites toutes ces choses – tester les moyens de Medicare. Si vous faites toutes ces choses, tout ce que vous faites, c’est arriver à un équilibre primaire. Ce que cela signifie, c’est que vous stabilisez le rapport dette/PIB. Vous augmentez toujours votre dette… Cela exclut le coût des intérêts. Qui, oh, soit dit en passant, la facture des intérêts cette année est plus élevée que chaque poste budgétaire, à l’exception de la sécurité sociale. C’est plus élevé que les dépenses de défense. C’est plus élevé que Medicare. »

Sorkin : « Étant donné tout ce que vous dites, allez-vous acheter de l’or et du bitcoin… »

Tudor Jones « Je pense que tous les chemins mènent à l’inflation… Je suis long sur l’or. Je suis long sur le bitcoin. Je pense que les matières premières sont tellement ridiculement sous-évaluées que je suis long sur les matières premières… La stratégie pour sortir de cette situation est de recourir à l’inflation.


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