Trump
L’idée que les pays des BRICS essaient de s’éloigner du dollar pendant que nous restons là à regarder est TERMINÉE. Nous exigeons un engagement de la part de ces pays qu’ils ne créeront ni une nouvelle monnaie des BRICS, ni ne soutiendront aucune autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain…
The idea that the BRICS Countries are trying to move away from the Dollar while we stand by and watch is OVER. We require a commitment from these Countries that they will neither create a new BRICS Currency, nor back any other Currency to replace the mighty U.S. Dollar .
La politique de Trump esquissée ce dessus ne peut être considérée que comme s’inscrivant dans le cadre d’une forme temporaire de destruction mutuelle assurée, on retrouve le schéma de pensée qui domine les relations internationales dans tous les domaines. Y compris bien sur, le militaire, mais aussi le culturel; on n’hésite pas à prendre le risque de détruire les fondements même sur lesquels la civilisation repose. La surestimation de soi, l’exceptionnalisme conduisent au bluff et à des paris jusqu’auboutistes.
Trump ou ses conseils savent que la fin du statut de monnaie de réserve pour le dollar est inéluctable.
La « printing press » américaine est analogue à une colossale mine d’or, elle donne le même privilège et le même résultat, elle permet de tout acquérir , elle créé un pouvoir d’achat considérable sur tout ce qui est produit sur la planète, bref elle permet de vivre au dessus de ses moyens.
Mais cette mine d’or a une durée de vie limitée , comme les filons réels et cette durée de vie liée aux grands cycles du crédit, historique, dépend du rythme d’extraction: si vous extrayez très vite vous raccourcissez la durée de vie, si vous extrayez lentement vous rallongez la durée de vie .
Le dollar s’use si on s’en sert trop comme dirait la pile Wonder.
Depuis des années les freins à l’extraction minière américaine ont été levés , en fait tout a commencé avec Kennedy qui a voulu financer le beurre et les canons et a initié le mouvement de perversion laxiste de la Fed, et c’est sciemment que les élites et les autorités qui les représentent ont choisi de ne plus gérer la monnaie de façon orthodoxe aux deux niveaux importants; le budget et la monnaie. Depuis le système américain est sur la pente, la mauvaise pente; marquée du jalon du décrochage de la monnaie en 1971 par Nixon.
Elles ont choisi radicalement en 2008 la fuite en avant c’est à dire qu’elle ont choisi de faire « plus et plus vite de tout ce qui avait conduit à la crise de solvabilité » et de tout ce qui conduit à la destruction interne, endogène de la monnaie minière qu’est le dollar.
C’est le choix d’un ordre du monde imposé par la violence, l’abandon de la coopération, le refus de la concertation gagnant-gagnant et l’entrée dans un monde de compétition , puis de rivalité stratégique, puis d’affrontement « soft » et finalement de guerre ouverte.
Le trumpisme c’est une sorte de course de vitesse au réarmemennt sous toutes ses formes afin de pouvoir à nouveau défier la Chine et ses alliés.
L’Amérique a donné aux Chinois et au Pays du sud la possibilité d’opérer un remarquable rattrapage économique par sa surconsommation, par ses déficits, par son absence d’épargne, elle a maintenu son niveau de vie par le crédit, les dettes et en se désindustrialisant.
Elle est maintenant seconde et non plus leader dans le monde et à ce stade au lieu d’accepter la recomposition de l’ordre mondial, de faire la paix, elle choisit de profiter des atouts qu’il lui reste pour essayer de faire revenir l’histoire en arrière, pour défaire ce qui a été fait depuis que la Chine a été autorisée à se développer sur le marché mondial.
L’ennui terrible c’est que le système américain n’épargne pas- à peine 4% de ses revenus- et comme le dit et démontre sans relâche Stephen Roach, cela produit automatiquement un déficit des échanges extérieurs; la vraie cause des déficits américain c’est le réglage intérieur.
Il n’y a pas assez d’épargne, les Etats Unis consomment trop.
Donc il n’y a pas de solution intérieure à la faiblesse américaine , il faut piller l’épargne mondiale. Puisque personne en Amerique ne veut réduire le niveau de vie, la seule solution est la fuite en avant , fuite en avant qui consiste à imposer les déficits américains tout en menaçant ceux qui les financent et font crédit de mesures de rétorsion si ils renaclent . Mesures de rétorsion qui sont un bluff à la limite du ridicule sinon de l’absurde.
La mondialisation a été l’une des voies choisies par les élites américaines pour prolonger le système dissymétrique issu de la Seconde guerre mondiale, pour prolonger leur régime capitaliste menacé de ralentissement de la croissance par la montée des charges sociales dès les années 60.
Comme l’a expliqué Greenspan le Welfare State a réduit la profitabilité du capital , menacé l’investissement et les limites ainsi apparues ont été repoussées à la fois par les importations, les délocalistion qui ont fait baisser les couts intérieurs et le recours aux dettes pour tous les agentst economiques.
Le système américain a prolongé son fonctionnement en rejetant les coûts dans le futur; coût des dettes et coût des délocalisations, cots de désindustrialisation qui se sont manifestés symetriquement par la montée en puissance de la Chine.
L’erreur des penseurs et stratèges américains a été de croire que l’utilisation de la Chine comme atelier allait être sans conséquence car grâce à « l’échange inégal » la Chine allait pouvoir être maintenue dans le sous-developpment et l’exploitation de type colonial. Ce fut l’erreur historique, car le Parti Communiste Chinois avait appris l’histoire coloniale et au lieu de gaspiller les fruits de son développement il a investi, surinvesti, s’ est équipé, éduqué, structuré et surtout armé.
Toute la situation géopolitique detestable a été créé par les Etats Unis eux même !
Le plan de Trump ne s’attaque pas aux innombrables raisons pour lesquelles l’investissement intérieur productif industriel n’est pas rentable, aux multiples raisons pour lesquels le système est déséquilibré et ne peut fonctionner qu’avec les béquilles monétaires fiscales et mainteant surtout militaires .
Le plan de Trump est imbécile, absurde et condamné en lui même car il repose sur des contradictions non résolues.
Exemples
-Étant donné le contrôle exercé par la Chine sur les lignes d’approvisionnement et l’expansion de ses partenariats commerciaux, l’Amérique est en difficulté.
-Le déficit public américain est condamné a à s’élargir sauf à faire chuter l’échafaudage; Trump ignore le BABA de l’économie: le deficit du secteur public = l’ excedent du secteur priv‘!
C’est l’équation de base de Keynes qui nous dit que pour maintenir les profits du secteur prive et le niveau bullaire de la Bourse il faut continuer d’empiler les déficits du gouvernement. En gros il faut que le privé ne supporte pas le cout de création de la demande globale.
–Le système mondial est fondé sur l’eurodollar improprement nommé, c’est à dire sur le « dollar » extérieur ou la promesse de dollars exterieurs laquelle est alimentée par les déficits américains et leur recyclage multiplicateur , toute modification de la situation crée par Bretton Woods II, par le système de recyclage multiplicateur peut bloquer le système bancaire mondial !
EN PRIME
Trump ne comprend pas (du tout) par Michael Pettis
Un système qui donne la priorité à un déficit commercial toujours croissant, en échange d’entrées de capitaux qui enrichissent exclusivement le 1% le plus riche, ne peut pas perdurer indéfiniment.
Le dollar souffre du syndrome hollandais.
Brève introduction : Les États-Unis important plus qu’ils n’exportent, ce qui entraîne une détérioration de la balance commerciale, l’une des principales composantes du « compte courant ». En bref, nous dépensons bien plus en importations que ce que nous gagnons en revenus grâce à nos exportations.
Alors d’où vient tout cet argent que nous dépensons en importations, puisque nos « revenus » ne peuvent pas le couvrir ?
1. Émission de bons du Trésor (augmentation de la dette nationale)
2. Investissement de portefeuille (entrées de capitaux dans nos actions, obligations et autres titres)
3. Investissement direct étranger (investissement en capital étranger dans les infrastructures, l’immobilier, etc.)
Clik here to view.
Tout déficit de notre compte courant (la balance commerciale étant la principale composante du « compte courant » ) * doit* être équilibré par un afflux égal et correspondant de capitaux dans notre pays.
Chaque dollar que nous utilisons pour payer la Chine pour ses bibelots bon marché doit être compensé par un *afflux* de capitaux sur nos marchés. Nous voyons ici à quel point cela est bénéfique pour les bénéfices des entreprises. Le coefficient de corrélation dans le panneau inférieur.
le graphique montre la force de la corrélation entre ces deux mesures, la corrélation s’affaiblissant avec les récessions mais restant forte dans l’ensemble.
Clik here to view.
Clik here to view.
Alors que la balance commerciale se détériore, les bénéfices des entreprises augmentent ** Voyons maintenant comment cela a fonctionné pour notre marché boursier : Et ici, nous voyons l’effet que ce déficit commercial qui s’aggrave a sur notre déficit budgétaire (rappelez-vous, l’émission de dette américaine est un moyen d’équilibrer le BOT) Or, ce déficit budgétaire croissant semble indiquer que le dollar aurait dû faiblir.
Clik here to view.
Mais ce n’est pas le cas Tous ces flux financiers (plus de 220 milliards de dollars par trimestre) contribuent à renforcer la valeur du dollar. Cette forte demande d’actifs américains fait monter la valeur du dollar, ce qui, à son tour, rend nos exportations de moins en moins compétitives, aggravant encore le déficit commercial.
C’est là le dilemme de Triffin.
C’est cette dynamique que Trump ne semble manifestement pas comprendre.