Quantcast
Channel: brunobertez
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2013

Arnault, l’autre Bernard (Tapie) celui qui a réussi!

$
0
0

Bien qu’ayant été acteur de cette affaire « Boussac » je me borne à reproduire deux textes publics avec quelques notes.

Le Temps

Sylvain Besson

15 decembre 2006

Peut-on être à la fois effacé et omniprésent? Célèbre et, au fond, presque inconnu? Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France, a réussi ce tour de force.

Ces derniers mois, il n’a pas cessé de faire parler de lui: en ouvrant des magasins Vuitton ou Dior à Genève, Kiev et Moscou; en lorgnant, avec son compère belge Albert Frère, sur le constructeur automobile Aston Martin; en annonçant la construction d’une fondation d’art à Paris ou tout simplement à cause du montant fabuleux de sa fortune, estimée par le magazine Challenges à 17,2 milliards d’euros. Pourtant, malgré cette activité débordante, le patron de LVMH, premier empire mondial du luxe, reste un mystère.

«C’est un homme extrêmement secret, timide, introverti», explique une personne qui l’a fréquenté dans des dîners parisiens. Ses «communicants» de l’agence DGM passent leur temps à refuser des interviews. Le Financial Times a mis deux ans à obtenir un entretien où Bernard Arnault commente ses goûts vestimentaires – sans surprise, il s’habille en Dior, fleuron historique du groupe LVMH.

«Il ne se livre pas, il garde toujours ses distances», commente Yves Messarovitch, qui l’a rencontré longuement pour une biographie*. Les rendez-vous se déroulaient dans la résidence du milliardaire à Saint-Tropez, une maison provençale «simple, chic et de bon goût». Selon le biographe, Bernard Arnault est toujours «sobre dans ses apparitions, presque minimaliste». Mais son «regard au laser» marque durablement ceux qui réussissent à l’approcher.

Promoteur dans les années 80

Car derrière la façade discrète se cache un redoutable prédateur des affaires. Né dans le nord de la France, Bernard Arnault n’est au début des années 1980 qu’un jeune promoteur immobilier ambitieux. Le groupe Férinel, issu de l’entreprise de travaux publics de son père, construit des maisons de vacances bon marché.

C’est en 1984 que survient le coup de chance, ou de génie: le gouvernement socialiste de Laurent Fabius lui cède l’entreprise textile Boussac pour un franc (français) symbolique.

Note BB: Non pas Fabius, la décision finale a été prise par Mitterrand et son entourage de visiteurs du soir comme les Riboud, Jean Riboud et les Partenaires de chez Lazard comme Antoine Bernheim. Les Rocardiens sur l’Affaire ont été évincés.

«Il s’est engagé à relancer Boussac, puis il l’a démantelé», rappelle Olivier Toscer, auteur d’un livre** qui relate cet épisode.

Du groupe en perdition, Bernard Arnault ne garde que le joyau, la maison Dior, et le magasin Le Bon Marché. «Il a compris très vite qu’il pourrait bâtir un empire cohérent dans le domaine du luxe, mais il ne l’a dit à personne pour ne pas donner des idées», note Yves Messarovitch

NOTE BB non l’idée n’est pas de Bernard Arnault mais de Lazard et Rothschild qui était banquier de Ferinel vendu pour une dizaine de millions…les montages financiers sont du type « poulies bretonnes » dont le spécialiste était Lazard/Bernheim

Dans sa marche vers le gigantisme, Bernard Arnault a bénéficié du soutien de la banque Lazard. Les financiers avaient repéré chez lui des qualités prometteuses: concentration sur l’objectif et capacité à mettre ses collaborateurs sous pression pour en extraire le maximum.

Il possède une science innée des acquisitions, souvent à la barbe de ses rivaux, et un art du montage qui lui permet de tenir son groupe à travers une pyramide de holdings: Montaigne Finance contrôle la financière Agache, qui contrôle Christian Dior, qui possède la Financière Jean Goujon, qui détient un peu plus de 42% de LVMH…

NOTE BB: Ce type de montage a pour but de permettre de contrôler des sociétés de grande taille, prendre des participations et faire remonter les dividendes, avec une faible mise de fonds par le biais d’une chaîne de holdings. Il s’agit d’un système devenu classique que Vincent Bolloré, qui comme de nombreux autres, a utilisé pour bâti son empire avec l’aide de la banque Lazard et d’Antoine Bernheim. Système désigné sous le nom de « poulies bretonnes ». Antoine Bernheim a évoqué plutôt un système en « tuyau de poêle. Ce système a aussi été mis en place par Bernheim pour constituer le groupe de François Pinault  »

Aujourd’hui, son groupe règne sur le champagne (Krug, Veuve Clicquot, Moët Hennessy), les parfums (Givenchy, Guerlain, Sephora), la mode (Kenzo, Dior, Fendi), la maroquinerie (Louis Vuitton, Berluti)… mais Bernard Arnault investit aussi, et massivement, pour son propre compte.

Amitiés politiques

«LVMH dégage un résultat net de plus d’un milliard d’euros par an, cela lui donne une force de frappe considérable», explique un proche du milliardaire. Selon cette source, Bernard Arnault va investir «dans des sociétés cotées ou non, et pas forcément liées au luxe». Il serait toujours présent dans les nouvelles technologies malgré l’échec d’Europ@web, l’éphémère ensemble de sociétés Internet qui lui avait coûté près de 500 millions d’euros à la fin des années 1990.

Malgré son statut de conquérant global, Bernard Arnault reste très français par deux aspects au moins. La proximité avec le monde politique, d’abord: son groupe est peuplé d’anciens hauts fonctionnaires et il a été le témoin du second mariage de Nicolas Sarkozy. Ensuite, il a fait de l’«esthétisme» une valeur cardinale de son entreprise: comme quoi, dans le monde des affaires contemporain, il est encore possible d’être à la fois homme d’argent et homme de goût.

*Yves Messarovitch et Bernard Arnault, «La passion créative», Plon, 2000.

**Olivier Toscer, «Argent public, fortunes privées: Histoire secrète du favoritisme d’Etat», Folio Poche, 2003.

EN PRIME

Les Annales des Mineshttps://www.annales.org › arnault60-68

PDF

de M VILLETTE · Cité 1 fois — La relecture critique du parcours de. Bernard Arnault nous pose alors de multiples questions sur le fonctionnement du capitalisme, en ce début du XXI e siècle, …

10 pages


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2013

Trending Articles