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Bruxelles accélère sur la saisie de votre épargne

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Ma chère lectrice, mon cher lecteur,

 Je vous ai écrit en titre « Bruxelles accélère sur la saisie de votre épargne »… Évidemment, ils ne le disent pas comme ça, dans leur langage, ils ne saisissent pas, ils vont « présenter un plan dans les prochaines semaines » afin de « mobiliser l’énorme richesse des épargnants européens ».

C’est ce qu’a annoncé mardi dernier la Commissaire aux services financiers Maria Luis Albuquerque aux députés européens.



 L’événement est pourtant passé largement inaperçu sinon dans la presse spécialisée qui sait décrypter d’âpres attaques derrière les compliments de façade et la défaite derrière une approbation à 61%— Central Banking Daily a même parlé de « clash ». 

Plusieurs bombes ont été lâchées par Madame Albuquerque, donc, mais aussi Christine Lagarde, la présidente de la BCE et Anouk Van Brug, la députée à la tête de la commission en charge du rapport.

J’en ai relevées quelques unes pour vous que nous allons passer en revue dans cette lettre et une prochaine.

.Je m’étais déjà longuement exprimé l’année dernière sur l’Union de l’Épargne et de l’Investissement — nom de façade du marché unique des capitaux — au nom de laquelle Emmanuel Macron avait appelé à une consolidation du secteur bancaire européen proposant même que nous reprenions les créances pourries des Allemands.

Le marché unique des capitaux est un serpent de mer de la politique européenne dont les États ne veulent pas car l’on ne revient pas d’une telle « union » . Avec la politique de défense commune ce sont les derniers bastions de ce qui reste de la souveraineté des États de l’UE.

Cette Union de l’Épargne (vous) et de l’Investissement (les banques) revient à prendre votre épargne pour du papier toilette afin de nettoyer les fesses sales de nos grands banquiers d’affaire européens et de nos chers milliardaires.

Si la liberté de circulation des capitaux fait partie des 4 libertés fondamentales du Traité de Rome en 1957, le Marché Unique des Capitaux n’est lancé qu’en 2014 par Jean-Claude Juncker alors président de la Commission, officiellement pour répondre à la crise des dettes souveraines qui avait bien failli avoir la peau de l’Euro.

À bien y regarder, il s’agit plutôt d’institutionnaliser les principes de pillage mis en place par la Troïka de l’époque (Commission, BCE et FMI) en Grèce évidemment mais également en Italie ou au Portugal…Au Portugal tiens donc…

Je vous ai cité Madame Albuquerque pour ouvrir cette lettre. La commissaire portugaise en charge des services financiers était de 2013 à 2015 Ministre des finances du Portugal, la Madame Austérité qui a déployé les exigences de la Troïka sur le dos des Portugais. Ce sont les politiques comme celle de Madame Albuquerque qui font les Portugais sont plus pauvres aujourd’hui qu’au moment de leur adoption de l’Euro. 

Il en va de même pour les Italiens ou les Grecs bien sûr et en France, ils s’occupent de nous en ce moment même (mais ce n’est pas l’objet de cette lettre).Mais « l’Euro est une chance » bien sûr.Et Madame Albuquerque qui a contribué à dépouiller les Portugais pour sauver les banques, œuvre désormais à la protection de votre épargne… Je pourrais arrêter là cette lettre : On ne demande pas au loup de garder le troupeau.

Il convient tout de même de regarder un peu plus avant : Pourquoi la Commission et la BCE veulent-ils donc « mobiliser l’énorme richesse des épargnants » ?Là-encore, écoutons-les, c’est-à-dire la commissaire Albuquerque qui avance 3 raisons dans la même allocution pour son Union de l’Épargne et de l’Investissement : « Une croissance économique plus forte, être concurrentiel à l’international etFinancer (leurs) ambitions politiques »…Et tenez-vous bien cher lecteur, « il n’y a simplement pas d’alternative ».

Elle nous sort le fameux « TINA – There Is No Alternative » des Américains.

Ce serait risible si ce n’était si dramatique.Le chantage à la croissance est à peu près aussi vieux que l’Euro lui-même et la vérité est qu’il n’y a pas plus de croissance avec l’Euro que de prospérité commune. Nous ne nous sommes jamais relevés de la crise de 2008.

Le « sauvetage » de la Grèce ? C’était pour libérer la croissance disaient-ils. Derrière les taux négatifs ? C’est la croissance qu’on invoquait. Derrière les Quantitative Easing ? La croissance. Derrière le « quoi qu’il en coûte » covidiste, également appliqué à l’échelon européen… La croissance. L’inflation qu’on laisse filer… Encore et toujours la croissance. Ils veulent de la croissance comme du Boursin dans la pub…Mais le frigo est vide et il n’y a pas plus de croissance que de Dahu une nuit de pleine lune.

Et il n’y en aura pas davantage avec cette nouvelle Union en carton.Il y a d’ailleurs une raison très simple à cela : À long terme, la croissance économique est due à 60% à la croissance de la consommation d’énergie et une bonne partie du reste est lié à la croissance démographique… Bruxelles fait la chasse aux deux.

Tant et si bien que l’on se demande pourquoi ils ne cessent de remuer leur bâton de pluie pour invoquer la divine croissance quand ils font tout ce qu’ils peuvent pour la détruire par derrière. La seule réponse raisonnable : Le pillage.

Leur objectif n’est pas la croissance, elle n’est que le leurre pour justifier la main-mise sur votre épargne et des transferts de richesse gigantesques.

De combien parle-t-on au fait ? Bruxelles veut de la croissance et il nous en manque en effet 2% pour être au niveau des États-Unis. Sauf que pour créer 1€ de croissance dans les conditions actuelles en Zone Euro, il faut en dépenser entre 3 et 4, généralement en dette mais comme la dette coûte cher désormais, ils viennent chercher votre épargne.

Cela signifie que Madame Albuquerque devrait lorgner 1 000 à 1 300 milliard d’euros dans votre porte-monnaie et celui de tous les Européens… chaque année ! Et tout cela…Simplement pour arrêter de s’enfoncer.

 Et encore cela ne suffirait-il même pas car l’argent n’est pas le problème principal ici. Alors que la commissaire portugaise venait déclamer ses grossièretés devant les députés, elle ne se rendait sans doute pas même compte que le jour même du vote, les députés discutaient également des restrictions par Donald Trump sur les exportations de puces électroniques pour l’Intelligence Artificielle vers l’Europe. Durant cette discussion, les députés apprenaient que l’Europe n’arrivait pas à atteindre son objectif fort modeste de produire 20% de ses besoins en puces (et certainement pas les plus avancées) alors même que Bruxelles y consacre 8 milliards !

Avant même cela faudrait-il maîtriser un tant soit peu les matériaux pour fabriquer ces puces et en particulier les fameuses terres rares… Nous devions aller chercher les nôtres en Ukraine, ce sont finalement les Américains qui mettent le main dessus. 

Ces dernières observations vous montrent, mon cher lecteur, que tout votre argent ne suffira pas à nous rendre concurrentiels sur le marché mondial tant nous sommes dépendants des États-Unis pour à peu près tout…Pas plus de croissance que d’avantage comparatif : les 2 premiers objectifs qu’annonce Madame Albuquerque sont inatteignables quelque soit le montant d’investissements déversé (ce n’est pas le problème)… Reste donc le 3e, glissé comme un détail : Les ambitions politiques de la Commission (et comme on vous les a expliquées gentiment, ce sont aussi les vôtres). 

Quelles sont donc les grandes ambitions politiques de Bruxelles ces dernières années ? La guerre en Ukraine, la lutte contre le Covid, le passage à la voiture électrique à marche forcée, les éoliennes, la promotion rageuse du wokisme et désormais l’Intelligence Artificielle. À quel moment avez-vous été consulté ? Jamais. Avec quel argent font-ils tout cela ? Le vôtre. Devez-vous l’accepter ? Certainement pas.

Si les députés européens se rebiffent, ils sont encore loin d’avoir le pouvoir de vous défendre à Bruxelles. Vous ne pouvez certainement pas vous reposer entièrement sur eux et c’est pourquoi il faut protéger votre patrimoine.

Pour éviter de vous faire saisir votre épargne par Bruxelles pour financer des folies pour lesquelles ils ne vous ont jamais consulté, la première chose à faire est de ne pas la laisser à porter de pattes.

Cela signifie deux choses : Mettre une partie de votre épargne à l’abri en dehors du système bancaire européen et en particulier, non libellé en euros.

Il existe plusieurs moyens simples de le faire :
-Détenir un peu d’or physique que vous n’achetez et ne conservez pas dans une banque ; 
-Détenir de l’immobilier en direct, éventuellement en dehors d’un pays de la Zone Euro si vous en avez la possibilité ; 
-Ouvrir un compte bancaire en dehors de la Zone Euro ; 
-Détenir quelques monnaies alternatives, des cryptos comme le Bitcoin bien sûr mais aussi des monnaies locales même si dans la règlementation française, détenir une monnaie locale comme l’Eusko revient à détenir des euros mais au moins vous soutenez votre tissu local et cela est essentiel.

Au stade où nous en sommes, il n’est pas inutile de réfléchir précisément à votre lieu de résidence : Car il sera bien évidemment plus aisé d’échapper à l’emprise de Bruxelles si vous n’êtes pas physiquement à leur portée.

Mais le choix d’une vie citadine ou campagnarde est aussi crucial : Les crises se traversent mieux à la campagne ou dans les petites villes de province dans des environnements où l’on n’est pas obligé de tout acheter. 

Dans une prochaine lettre, nous passerons en revue le rapport annuel du parlement sur la BCE… Il y a encore beaucoup à dire sur :L’échec patent de la BCE dans son mandat principal — la stabilité des prix

 Le risque que l’Euro numérique fait peser sur les espèces ;L’ingérence politique de la BCE qui se drape de sa sacro-sainte « indépendance » ;La bronca des députés et les rapports de force à Bruxelles .

À votre bonne fortune, Guy de La Fortelle

Si vous n’êtes pas encore inscrit à la Lettre de l’Investisseur sans Costume, cliquez ici pour découvrir le projet.

Source :Intervention de Madame Albuquerque (en anglais) : https://multimedia.europarl.europa.eu/fr/video/ecb-annual-report-2024-in-the-presence-of-christine-lagarde-president-of-the-ecb-closing-statement-by-maria-luis-albuquerque-european-commissioner-christine-lagarde-president-of-the-european-central-bank-ecb-and-anouk-van-brug-rapporteur_I266907

Rapport annuel du Parlement sur la BCE au titre de l’année 2024 (en français) : https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-10-2025-0011_FR.pdf

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