J’insiste régulièrement sur l’idée que la violence et le terrorisme sont notre avenir. Ma conviction repose non sur un pari ou une prédiction mais sur un examen des forces qui nous poussent dans cette direction.
Au centre de ce nœud de forces, de ce complexe , se trouvent la disparition de la valeur symbolique sociétale de la Vérité et son remplacement par le règne de l’opinion.
Règne qui, à notre époque, est assis sur le trône de la propagande déversée par le plus fort et le plus riche. Notre époque n’est plus celle des en-soi, des valeurs absolues, non c’est celle du marketing qui produit la demande et les adhésions. Et les valeurs sont suspendues dans les airs, tautologiques, elles sont le point de rencontre de l’offre et de la demande, rien d’autre… libérées de la pesanteur de l’Etre.
La vérité met tout le monde d’accord, l’opinion divise et comme la frustration reste et s’ancre, la violence apparait irrésistiblement comme la seule issue pour faire entendre raison, pour faire dire justice.
Nos sociétés ont adopté, sans même envisager un seul instant que ce soit mal, l’adage, « la raison du plus fort est toujours la meilleure »; sans s’interroger sur ses conséquences à long terme. « La fin justifie les moyens ». Le « coute que coute » , sous l’influence de l’idéologie de l’économisme, de la dictature de l’accumulation et de la croissance, ce « coute que coute » est au centre de l’action de nos gouvernants , à tous les échelons. La destruction vient d’en haut.
Nous en sommes à glorifier ce qui réussit, en escamotant les coûts pour accomplir cette réussite, en négligeant/rejetant les des-utilités. Cette évolution qui a fait descendre Dieu sur la terre, l’a remplacé par la volonté des dominants, cette évolution dis-je détruit l’habitabilité de nos sociétés pour reprendre le vocabulaire de Bruno Latour en l’élargissant. car la Pollution n’est pas que matérielle, elle gagne les esprits..
Dans ce nœud de forces qui se trouvent au centre du mouvement vers la violence , le terrorisme et la guerre se trouvent d’autres manques symboliques; parmi ceux ci -mais il y en a beaucoup d ‘autres- je recense , la perte de confiance qui devient envahissante, la disparition de la dignité comme objectif de vie, la mise au rencart de l’honneur comme mode de hiérarchisation sociale. Il est loin le temps ou on découvrait avec Bourdieu, l’importance de la fierté dans nos sociétés. Très souvent quand j’observe les actions ou comportements de mes contemporains je me dis » ils sont nés avant la honte ».
Nos idoles maintenant sont des anti-héros, des êtres que dans le passé on aurait à la quasi unanimité ou bannis ou rejetés comme déchets humains.
Gide disait « il faut suivre sa pente pourvu que ce soit en montant » , nous avons fait notre exactement le choix l’inverse, plus on descend et plus on s’élève dans la nouvelle hiérarchie sociale.
Lisez ce texte , il vise juste
Des Jeux Olympiques sans honneur
Les années 2020 voient les forces du déshonneur prendre de l’ampleur. L’humanité pourra-t-elle inverser la tendance ?
Jordan Schachtel 9 août |
Je ne sais pas depuis combien de temps le monde et la civilisation dans son ensemble sont ainsi, mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer une réalité stupéfiante à propos des Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
Les exemples de manque d’honneur dans ces Jeux de 2024 sont apparemment infinis. Cela s’étend également à nos sociétés au sens large. En Occident en particulier, nous souffrons d’un déficit d’honneur considérable.
Les philosophes, penseurs et écrivains qui ont façonné et défini la civilisation occidentale ont eu de profonds désaccords, mais ils semblaient tous d’accord sur une chose : la nécessité de maintenir l’importance de l’honneur et de l’élever au sommet de la hiérarchie des attributs.
Mais les années 2020 ont jusqu’à présent élevé les forces du déshonneur.
Les Jeux olympiques de 2024 ont débuté par une cérémonie d’ouverture très médiatisée, totalement inappropriée et carrément grotesque. Cette cérémonie d’ouverture a tourné en dérision les valeurs occidentales, le christianisme et même la France elle-même. Parfois, il est tout simplement amusant de s’appuyer sur les stéréotypes concernant son peuple, transformant parfois ses valeurs culturelles en une sorte de caricature. Ce n’est pas ce que les organisateurs français ont accompli. Ils se sont plutôt livrés à des rituels d’auto-humiliation et ont refusé de rendre hommage aux incroyables avancées que les Français avaient apportées au monde.
Les jeux commencent et nous découvrons que deux des boxeurs en compétition dans des catégories féminines distinctes sont en fait des hommes. L’Algérien Imane Khelif, un homme, se bat actuellement en finale de sa catégorie de poids pour une médaille d’or. Il en va de même pour le Taïwanais Lin Yu-ting, qui est également un homme. Ils sont tous deux les grands favoris des paris sportifs pour décrocher l’or parce qu’ils sont, vous savez, des hommes.
Ce n’est même pas un problème de « trans ». C’est un véritable problème de tricherie. On pourrait penser que leurs pays respectifs voudraient se distancer des tricheurs, n’est-ce pas ?
Au lieu d’admettre que leurs boxeurs sont des tricheurs (et commettent des actes de violence contre les femmes dans le cadre du sport), les gouvernements des deux boxeurs et leurs comités olympiques nationaux respectifs ont tout fait pour défendre leurs deux concurrents porteurs du chromosome Y
Certains médias affirment aujourd’hui que ces individus sont atteints d’une malformation rare, inconnue de leurs pays respectifs. Le rasoir d’Occam nous dit qu’il est bien plus probable qu’il s’agisse simplement d’hommes, et que leurs pays ont adopté le tricheur dans l’espoir de voler une médaille d’or au lieu de la gagner honnêtement. Honte au gouvernement de Taïwan et honte au gouvernement algérien.
Hier soir, j’ai regardé le sprinter américain Noah Lyles concourir en finale du 200 mètres. Lyles, qui venait de remporter l’or au 100 mètres, tentait d’accomplir l’incroyable exploit appelé le « doublé sprint », qui n’a été réalisé que par neuf sprinteurs dans l’histoire olympique.
Avant la course, Lyles courait sur la piste comme un fou. Véritable showman, le nouvel « homme le plus rapide du monde » enthousiasmait la foule, convaincu qu’il était sur le point d’entrer dans l’histoire
Mais Lyles a finalement échoué et a remporté la médaille de bronze, ce qui reste un exploit incroyablement impressionnant. Cependant, au lieu de partir avec dignité et de féliciter les médaillés d’or et d’argent, Lyles s’est « effondré » au sol et a accepté l’aide d’un fauteuil roulant pour sortir de l’arène. Après la course, il a déclaré qu’il était atteint du Covid-19. Aucun honneur. Aucune dignité
Lyles est ce que l’on appelait autrefois un mauvais perdant

Pathetique
Ce ne sont là que quelques exemples de Jeux olympiques qui semblent dénués d’honneur.
Les Jeux olympiques ne sont qu’un petit exemple d’un problème macroéconomique auquel nous sommes confrontés, en particulier en Occident. Pour que nos sociétés puissent s’épanouir, elles doivent remettre l’honneur au sommet de la hiérarchie des attributs. Les années 2020 ont commencé avec des numéros d’alerte Covid et des lunatiques malhonnêtes qui s’emparent du pouvoir, et elles se sont poursuivies avec les Jeux olympiques du déshonneur. Pour revenir sur la bonne voie, nous devons à nouveau élever les personnes et les institutions qui défendent et promeuvent l’honneur.