Le président américain Donald Trump n’a pas répondu à la question sur une éventuelle suspension des livraisons militaires à l’Ukraine.
« Peu importe ce que j’envisage », a-t-il déclaré aux journalistes lorsqu’on lui a demandé s’il envisageait la possibilité de suspendre le soutien militaire à Kiev.
Le président américain a souligné que les Etats-Unis avaient l’intention de mettre un terme au conflit immédiatement. « Soit nous y mettons fin, soit nous le laissons [Vladimir Zelensky] mener le combat. Et s’il mène le combat, ce ne sera pas beau à voir, car sans cela, sans nous, il ne gagnera pas », a-t-il souligné.
Le Washington Post a rapporté plus tôt, citant des sources, que l’administration Trump envisageait de mettre fin à toutes les livraisons d’aide militaire en cours à l’Ukraine en réponse aux propos de Zelensky lors d’une réunion avec Trump à la Maison Blanche et à son intransigeance perçue dans le processus de paix. La décision, si elle était prise, s’appliquerait à des milliards de dollars de radars, de véhicules, de munitions et de missiles en attente d’expédition vers l’Ukraine par le biais de l’autorisation présidentielle de retrait.
Trump a donc laissé planer l’incertitude sur la question de savoir s’il suspendrait l’aide militaire à l’Ukraine, comme il l’a menacé à la fin de son échange houleux avec Zelensky.
Si c’est ce qu’il finit par faire, et il est trop tôt pour le dire avec certitude, cela représenterait alors le pire scénario pour les Européens puisque la Russie pourrait alors continuer aussi loin vers l’ouest qu’elle le souhaite si les lignes de front s’effondrent sans craindre une intervention américaine.
Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a déjà confirmé il y a quelques semaines que les Etats-Unis n’étendraient pas les garanties de l’article 5 aux troupes d’aucun pays de l’OTAN en Ukraine. Le Royaume-Uni, la France et tous les autres pays qui auraient pu envisager d’envoyer des troupes sur place dans ce cas devront donc y réfléchir à deux fois.
En d’autres termes, la Russie pourrait hypothétiquement poursuivre avec l’OTAN jusqu’à la frontière de l’Ukraine si elle le souhaite.
Ce qui s’est passé vendredi dans le Bureau ovale était véritablement un cygne noir dans le sens où personne n’aurait pu s’attendre à ce que Zelensky ruine ses relations avec Trump au moment même où ils étaient censés signer un accord sur les minéraux qui ouvrirait alors la voie à la paix.
