L’Allemagne est le deuxième plus grand fournisseur de soutien militaire à l’Ukraine au sein de l’OTAN après les États-Unis, avec plus de 10,2 milliards d’euros en aide en armement à ce jour, selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale.
La mesure d’urgence prise par le gouvernement allemand pour faire des économies et geler l’aide à l’Ukraine, en pleine crise budgétaire, a perturbé non seulement l’aide future, mais aussi le calendrier du ministère de la Défense pour les armes, l’équipement et les munitions déjà promis, ont rapporté les médias allemands.
Selon un rapport interne du ministère de la Défense cité par les médias locaux, la demande de l’Ukraine en pièces de rechange pour ses obusiers automoteurs Panzerhaubitze 2000 fournis par l’Allemagne n’a pas été satisfaite, obligeant les forces ukrainiennes à se passer d’obusiers lors de leur offensive dans la région russe de Koursk.
Le dossier Panzerhaubitze 2000 est l’un des 30 domaines de « soutien prioritaire » d’une valeur de plus de 3 milliards d’euros (environ 3,3 milliards de dollars) qui restent à pourvoir, les autres comprenant la défense aérienne, l’artillerie et les systèmes de drones.
« Les approvisionnements des stocks de la Bundeswehr ne peuvent pas être assurés comme prévu et promis », indique le rapport du ministère de la Défense, qui prévient que le soutien global est «menacé».
Plus tôt dans la semaine, le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, aurait envoyé une lettre aux ministères des Affaires étrangères et de la Défense sur la nécessité de réduire l’aide militaire à l’Ukraine face à une politique d’austérité, tout en promettant d’envoyer ce qui a déjà été promis.
« La fête est finie, le pot est vide », a déclaré une source gouvernementale aux médias lors d’une discussion sur le gel de l’aide.
L’aide allemande à la guerre contre la Russie s’étend des chars Leopard et des véhicules de combat d’infanterie Marder aux systèmes de missiles longue portée IRIS-T et Patriot, en passant par les canons antiaériens Gepard, les systèmes MARS MLRS, les missiles Stinger, les drones et les stocks de chars et de BMP de l’ère soviétique, hérités de l’ancienne Allemagne de l’Est.