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Le président français Emmanuel Macron a rejeté la liste de ministres proposée par le nouveau Premier ministre Michel Barnier, la considérant comme « monochrome », car elle comptait un nombre considérable de représentants du parti de droite Les Républicains, dont Barnier est membre, a rapporté jeudi un journal citant des sources.
Dans la version proposée par Barnier, les représentants des Républicains auraient occupé entre un quart et un tiers des postes gouvernementaux, y compris des postes clés comme ministre de l’Intérieur, ministre de la Justice et ministre de l’Economie, alors que le parti n’a que 47 sièges sur 577 au Parlement, selon le rapport.
Le journal rapporte que la question de la composition du gouvernement a affecté, ces derniers jours, les relations entre le chef de l’Etat et le premier ministre.
Selon des sources proches de Macron, même si le président a laissé Barnier décider de la composition du gouvernement, il a souligné l’importance de l’unité nationale et de l’équilibre politique. Le président craint qu’une éventuelle motion de censure conduisant à la démission de Barnier ne compromette sa propre présidence, ont indiqué au journal les sources proches de Macron.
Gouvernement : Michel Barnier engage « la consultation de la dernière chance »
Après avoir reçu ce matin les présidents des Assemblées, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher, le premier ministre réunit à 15 heures les autres formations consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement. Mais la prudence est de mise. Alors qu’Emmanuel Macron a refusé une première ébauche, cette fois, ce sera « à prendre ou à laisser », soutient-on chez les LR.Image may be NSFW.
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Par François Vignal
Public Sénat
Publié le 19/09/2024
Mis à jour le 19/09/2024
Dernière ligne droite. Si l’échelle de la tension est montée de plus d’un cran mercredi, pour cause de tensions entre Michel Barnier et l’ex-majorité présidentielle, la météo de la composition gouvernementale n’est peut-être pas au beau fixe, ce jeudi matin, mais semble plus clémente. Du moins au premier abord.
« Dernier tour de consultation pour faire une proposition au président de la République »
Michel Barnier « a reçu ce matin la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, puis le président du Sénat, Gérard Larcher », annonce l’entourage du premier ministre, avant d’ajouter une précision utile : « Il poursuit sa dernière journée de consultations ».
« Il fait un dernier tour de consultation pour faire une proposition au président de la République », explique-t-on à droite. Elles continuent cet après-midi. Le premier ministre réunit à 15 heures les formations politiques consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement, a fait savoir Matignon auprès de l’AFP. « C’est la dernière rencontre », précise-t-on encore dans l’entourage du premier ministre.
Prendre l’opinion publique à témoin ?
Alors bientôt la fumée blanche ? Il faut rester prudent. Chaque profil doit être vérifié auprès de la HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) pour s’assurer de la probité des ministrables. Surtout, les sujets de discorde, sur le casting et le fond, que ce soit l’éventuelle hausse d’impôts, mais aussi des sujets régaliens comme l’immigration, doivent être dénoués. Nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles surprises.
A droite, on confirme qu’il faut éviter tout emballement. « L’idée, c’est la consultation de la dernière chance, pour dire à Macron, si ça ne passe pas, ça ne passe pas. C’est à prendre ou à laisser », résume une source chez les LR. Mieux, ou plutôt pire : en cas de difficultés persistantes, il ne faut pas exclure que Michel Barnier soit tenté de « prendre l’opinion à témoin », en affirmant avoir un gouvernement équilibré, voire de rendre public les noms proposés. Une manière de renvoyer la pression et la faute sur Emmanuel Macron.
« Michel Barnier veut avoir un gouvernement qui lui permette de gouverner »
Une ébauche de gouvernement a été soumise mardi par Michel Barnier au chef de l’Etat, selon RTL. Liste retoquée par Emmanuel Macron. Pour rappel, l’article 8 de la Constitution dit que « sur la proposition du premier ministre, (le Président) nomme les autres membres du gouvernement ». Mais en le nommant, le locataire de l’Elysée avait assuré à Michel Barnier qu’il le laisserait faire son gouvernement, qu’il prendrait du champ. Et qu’il aurait le soutien de ses amis…
Aux yeux des macronistes et d’Emmanuel Macron, il y aurait trop de LR à des postes clefs, comme l’Intérieur et l’Economie. Mais chez les LR, on rétorque que le domaine réservé du chef de l’Etat, Affaires étrangères et Défense, serait confié à des soutiens, comme le ministre sortant des Armées, Sébastien Lecornu, un ex-LR. Mais pas question de garder trop de figures. « Si c’est pour mettre les mêmes et reprendre ceux sanctionnés, ce n’est pas la peine », soutient-on chez les LR, « Michel Barnier veut avoir un gouvernement qui lui permette de gouverner ». En bon montagnard, si la voie semble impraticable, il ne faut pas exclure que Michel Barnier juge plus sage de rebrousser chemin.