EXCLUSIF. Gabriel Attal : « J’ai une histoire à écrire avec les Français ». Que faut-il en penser?
Publié le 19 septembre 2024 par maximetandonnet

EXCLUSIF. Gabriel Attal : « J’ai une histoire à écrire avec les Français ». ENTRETIEN. Grand brûlé de la dissolution, l’ex-Premier ministre remonte sur le ring. Sa relation avec Emmanuel Macron, ses ambitions, ses mises en garde à Michel Barnier, « les angoisses françaises » qui minent le pays… Ceci fait un grand titre du Point. Et m’inspire quelques réflexions.
- La politique n’est pas une question « d’histoire à écrire ». Pour les histoires à écrire, mieux vaut être romancier ou biographe. Les électeurs, les citoyens attendent des politiques au pouvoir qu’ils fassent des choix, qu’ils traitent les problèmes et préparent l’avenir, et non qu’ils écrivent ou racontent des histoires – c’est-à-dire des illusions.
- GA ressemble beaucoup à celui qui le qualifie de « petit frère ». Un frère jumeau? Le président Macron au début de son mandat, se présentait comme « répondant au goût des Français pour le romanesque », et il entendait leur proposer un récit héroïque de lui-même, autour de sa personne. Nous l’avons vu à l’oeuvre. Et le résultat… M. Attal dit la même chose un peu différemment. Le « nouveau monde » bégaye.
- Le propos manque de modestie. Il revient à poser en guide de la Nation, la figure tutélaire du peuple. On imagine un homme d’Etat ayant accompli un exploit au service du pays se présentant en sauveur providentiel. A la limite le général de Gaulle, auteur de l’appel du 18 juin, aurait pu dire aux Français, j’ai une histoire à écrire avec vous. Il n’a jamais rien dit de tel car il n’était pas assez vaniteux pour cela. Mais M. Attal, à 35 ans, n’a strictement rien fait pour le pays. Rien. Peanuts. Rien prouvé, rien montré. Ministre de l’EN, il n’a absolument rien laissé, sinon un joli coup de communication sur « l’abaya ». En tant que PM pendant six mois, son bilan est égal à zéro. Le plus bref passage à Matignon de l’histoire, un record. Sa notoriété est pure illusion médiatique.
- Son bilan? Il le partage avec la macronie dont il est depuis 7 ans l’un des plus zélés serviteurs et courtisans: dette publique, sécurité, immigration, niveau scolaire, énergie, santé, logement, libertés publiques… Il ne suffit pas aujourd’hui, après 7 ans de pure courtisanerie, de se retourner cyniquement contre son mentor pour effacer le passé. Avant de prétendre « écrire une histoire » avec les Français, M. Attal a un bilan à assumer auprès d’eux et des explications à leur donner. MT