La monnaie n’est pas neutre elle est un outil de pouvoir et d’enrichissement des uns au détriment des autres; mais chut c’est le grand secret vous n’êtes pas censés le connaitre. Ceci n’est pas vraiment un éditorial financier, non il est Holiste, il vous parle d’un autre aspect du Tout.
La méthode traditionnelle pour estimer les rendements futurs des investissements consiste à étudier de près les caractéristiques des titres à revenu fixe et des actions et à les rapprocher de la situation fondamentale économique et financière sous jacente; situation qui permet d’apprécier, d’évaluer les flux financiers futurs que ces titres vont procurer.
Cette approche, postule que les titres sont un reflet de la réalité et qu’ils l’expriment, même si c’est plus ou moins parfaitement.
L’investisseur se concentre, par exemple, sur des rendements réels élevés et des ratios cours/bénéfices faibles, critères qui ont fait leurs preuves depuis longtemps au niveau des titres.
Cependant, le succès de cette démarche est devenu très discutable . Pourquoi?
Parce que de plus en plus dans le monde moderne la rentabilité , la performance de l’investissement est produite par sa revente, par la plus value, et non par les flux qui sont distribués par l’émetteur du titre.
C’est un fait central c’est l’éléphant rose dans la pièce que constitue l’espace des marchés.
C’est tellement gros que personne ne s’en rend compte et surtout ne se rend compte de ce que cela implique.
Or cela implique un glissement considérable par rapport à la situation qui prévalait dans le passé; avec des plus values qui deviennent de plus en plus importantes et supérieures aux flux internes procurés par l’émetteur, l’attention des investisseurs délaisse peu à peu le fondamental qui est devenu marginal pour considérer comme normale, acquise, la plus-value.
La plus value est intrinsèquement intégrée dans la décision d’investir et pire les investisseurs ne s’en rendent pas compte, cela leur parait naturel . La chasse à la plus value c’est comme l’air financier que l’on respire. Les investisseurs ne se rendent pas compte que, ce faisant ils avalisent, ils crédibilisent le changement de nature des valeurs mobilières.
L’éléphant dans la pièces est gros, évident mais il aveugle.
Il fait que l’on ignore que l’on baigne dans un système sans en avoir conscience.
Le poisson rouge ignore qu’il est dans un bocal, et nous sommes dans la civilisation des poissons rouges.
En effet qu’est-ce qu’un achat de titres? Un achat d ‘actif financier, c’est un échange.
L’acheteur échange de la monnaie, des dollars, des euros, des yuans , des dépots bancaires etc contre un actif qui va lui procurer des flux futurs plus une plus value espérée à la revente.
Donc pourquoi n’attacher de l’importance qu’au coté gauche de l’échange , de l’équivalence qui se lit par exemple
NVIDIA = 1000 dollars?
S&P 500 = 6 000 dollars
Pourquoi n’étudier que Nvidia, ne conjecturer que sur Nvidia ou sur, pour généraliser, sur l’indice S & P 500 ou le Wilshire 5000 ? Aucune raison; c’est une faute intellectuelle, c’est une aberration car ce qui est déterminant dans l’échange c’est aussi bien « ce qui est à droite » que « ce qui est à gauche » du signe =! C’est la réalité de Nvidia mais aussi et surtout la quantité de monnaie qui est disponible dans le système.
Si le système a 300 trillions de monnaie ce n’est pas la même chose que si il en a 600 trillions.
Ce qui compte, pour la plus value exprimée en monnaie c’est le rapport, la relation entre d’un coté le réel de l’économie, le réel du business et la quantité de monnaie ayant cours et ayant droit dans ce système.
Plus il y a de monnaie dans le système et plus le rapport d’échange entre cette monnaie et la réalité économique glisse , la monnaie exprimée en terme de réalité économique qu’elle recouvre se déprécie au et, au fur et à mesure que l’on en crée, le rapport se détériore.
Plus le pouvoir d’achat monétaire, plus le pouvoir d’achat de la liquidité monétaire mondiale augmentent et plus la relation entre la réalité économique et cette monnaie se détériore au détriment de la valeur de la monnaie, ce qui se donne à voir par son symétrique, la valorisation des actifs financiers!
L’avilissement de la monnaie est caché, non-su, il apparait comme son inverse, un enrichissement.
En d’autres termes, l’acte d’investissement est un Tout dont on oblitère sciemment ou inconsciemment la moitié; la partie droite de l’échange: actif contre monnaie.
De ce Tout on vous cache la moitié, on escamote ce qui le rendrait intelligible
Je vous rappelle en passant ce que j’énonce depuis des décennies , même avant que Bourdieu ne le formule:
‘il n’y a de science que du caché ».
La somme des parties individuelles constitue rarement un Tout cohérent.
Il manque quelque chose.
Ce quelque chose c’est l’élucidation de ce mystère alchimique qui fait que l’argent dans le système va non pas dans l’économie réelle pour en gonfler les prix , mais qu’il se dirige vers les marchés financiers pour en gonfler la valeur apparente.
Et là , pour comprendre ce marché financier fondé sur la liquidité il faut se concentrer sur les investisseurs et non sur les titres.
En d’autres termes, il faut comprendre pourquoi la monnaie est mise dans les mains des financiers et pas dans les mains du public et des agents économiques, il faut désagréger la monnaie et ne retenir que sa partie, sa composante, disons pour simplifier, financière . Ce n’est pas une mince affaire! Tout est voilé. Masqué.
Ensuite il faut encore intégrer une nouvelle opération/dimension à savoir comprendre le comportement de ceux qui ont accès à toute cette monnaie évidemment tombée du ciel, mais par sur tout le monde.
Ils peuvent l’employer de diverses manières et gonfler telle classe d’actifs ou telle autre.
Bref pour continuer le processus de découverte et d’intelligibilité il faut étudier les comportements et non plus les valeurs. Il faut se focaliser sur le comportement des investisseurs et des fournisseurs de crédit, de liquidités , comme les banques, les banques centrales et les marchés eux même car les marchés créent leur propres liquidités! ..
L’analyse dite fondamentale, traditionnelle est manchote, ou borgne, elle ne voit que le coté gauche des équations , le Coté Valeur, elle ne voit pas , ne soupçonne pas que le plus important à notre époque c’est le coté droit, le Coté Monétaire et son complément le Coté Comportemental.
Un mot encore sur ces questions : la liquidité, les liquidités, la monnaie ne sont pas ce que vous croyez ou ce que l’on vous a appris à l’école, surtout pas! Par exemple oubliez l’épargne tout le monde s’en fout. L’enseignement a pour objectif de dissimuler la vraie nature et la vraie réalité de la monnaie! Tous les modèles monétaires sont faux, archi faux et idéologiques pour empêcher que le système dans lequel nous vivons soit connu.
A notre époque les banques centrales ne sont plus centrales, ce sont des mythes, elles gèrent des rideaux de fumée et des grand-messes. La « liquidité est mondiale ». La liquidité mondiale c’est … la capacité bilantielle, la capacité du bilan du secteur financier mondial au sens large . Cette capacité a un rapport avec les fonds propres, les masses de refinancement de dettes, les prix des actifs, les coefficients de risque, les volatilités, les humeurs, les assurances, les dérivés …