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Editorial. Avec les élections, les masses se battent dans un monde parallèle, un monde de guignols, de marionnettes sans avoir conscience des enjeux qui se jouent sous la scène du spectacle.

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Je ne me passionne pas pour les élections américaines.

Il y a dans le spectacle quelles offrent quelque chose de malsain, de répugnant.

Tant de mensonges étalés cela désespère. On se salit à y toucher.

Le vainqueur importe finalement peu, surtout aux yeux de la finance et des grandes entreprises L’affrontement porte, si on veut caricaturer, sur le partage du butin mais il y a unanimité pour prélever ce ce butin et le rendre le plus gros possible!.

Ceci ne veut pas dire que je me rallie aux croyances de ceux qui affirment que de toutes façons c’est le Deep State qui gouverne.

Non le Deep State ne gouverne pas , il est une métaphore, une manière d’apparaitre, une concrétisation. réification trompeuse et imparfaite de ce qui est caché: le Système.

La conscience du Deep State, son volontarisme pourri sont une manifestation de l’inconscient du Système.

Tout comme le patron de Goldman Sachs – Blankfein- et ses apôtres et son clergé boursier accomplissent l’œuvre de Dieu.

Jamais on est allé aussi loin que Blankfein dans l’expression de la vérité du système du capitalisme financier: il dépasse tout le monde, c’est l’œuvre de Dieu .

Simplement il faut comprendre que Dieu c’est une métaphore pour la Nécessité qui traverse, qui structure, qui domine tout le système, nécessité d’accumuler le POGNON devenu fétiche ; en accumulant le capital et en imposant la loi du profit maximum.

Je précise profit maximum car c’est la caractéristique de la financiarisation: avec la dérégulation qui a tout mis sur le marché boursier mondial, la recherche n’est plus uniquement celle du profit mais celle du profit maximum parce que ce monde est en compétition, il est obligé de toujours vouloir plus!

La compétition qui se limitait aux produits et aux marchandises est remontée en amont, aux capitaux entre eux et malheur à celui qui perd, le capital insuffisamment rentable, moins rentable que les autres est détruit. Regardez ce qui se passe en France, en Europe et aussi aux USA ou les destructions du capital plus traditionnel sont considérables au profit des Magnificent Seven et de leurs périphériques.

La mise sur le marché boursier mondial a forcé le capital à la concurrence et donc à la recherche du profit maximum, le profit raisonnable, le juste profit, le profit suffisant… ne suffisent plus à cause de la concurrence mondialisée des capitaux.

La concurrence fait que les différentes bourgeoisies détentrices de ces capitaux sont aussi en lutte à mort entre elles. C’est à cette lutte à mort, c’est à cette lutte féroce des bourgeoisies entre elles que l’on assiste en ce moment. Toute la bourgeoisie mondiale est impliquée dans ce combat formidable qui se déroule aux USA. les progressistes contre les ringards et les encore-productifs.

Le Deep State ne gouverne pas, mais c’est une sorte d’état dans l’état, il donne les moyens de dominer, de maitriser les leviers . Conquérir le pouvoir par les élections c’est gagner les moyens d’exercer la dictature d’une forme de capital , la dictature d’un camp sur l’autre .

Ce n’est pas tout à fait bonnet blanc et blanc bonnet car le contenu de chaque forme de capital est très différent , ce qui donne par exemple des orientations différentes en matière d’ouverture des frontières ou sur le plan des alliances avec les couches sociales nationales.

Les deux candidats sont dévoués au système capitaliste et souhaitent le rendre plus efficace pour les propriétaires de capitaux. Larry Fink, de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, a déclaré qu’il était « fatigué d’entendre que c’est la plus grande élection de votre vie ». En réalité, dit Fink, « cela n’a plus d’importance au fil du temps ». 

Les forces endogènes sous-jacentes à la production, à l’investissement et au profit capitalistes sont bien plus puissantes que toute politique particulière adoptée et mise en œuvre par un gouvernement quelconque . Ces forces endogènes sont mues par la situation en matière de taux de profitabilité.

Les forces endogènes produisent l’obligation de toujours aller plus loin coute que coûte; et cette obligation s’impose à tous, en particulier celle de continuer à produire du profit fictif ou plus précisément du profit financier.. Il faut aller plus loin dans l’imaginaire, dans les déficits, dans la dette, dans l’hégémonie du dollar avec toutes ses conséquences géopolitiques et militaires. Le mot important c’est le « il » de « il faut »! C’est l’impératif impersonnel, tombé du ciel. Le choix financier a été un choix irréversible, un choix de fuite en avant qui conditionne tout le reste. .

Ces forces endogènes produisent les antagonismes exogènes, elles obligent à la rivalité avec le monde extérieur c’est à dire à la compétition stratégique existentielle avec la Chine avec la Russie et les BRIC’s. Elles produisent la nécessité d’ exploiter la vielle Europe, de la piller, et de la vassaliser encore plus.

Néanmoins, les politiciens tous pro-capitalistes peuvent diverger sur ce qui est le mieux pour le capitalisme qu’ils représentent à un moment donné, il existe certaines divergences entre Trump et Harris sur ce qu’il convient de faire au cours des quatre prochaines années. Mais les combat apparents , ceux auxquels ont conviées les masses n’ont qu’un lointain rapport avec ces clivages. Les masses se battent dans un monde parallèle, un monde de guignols, de marionnettes sans avoir conscience des enjeux qui se jouent sous la scène du spectacle.

Les déficits budgétaires vont augmenter et la dette publique dépassera largement les 100 % du PIB.

Les recettes fiscales ne sont pas augmentées, au contraire. Les dépenses de « défense » et d’armement pour financer les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient continueront d’augmenter.

Ce qui devra diminuer, ce sont les dépenses publiques pour l’éducation, les transports et les soins sociaux, etc. Cela s’appliquera quel que soit le vainqueur.

En ce sens, Larry Fink a raison. Peu importe qui gagne. Le vainqueur de toutes les « élections » américaines, c’est Wall Street.


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