J’emploie souvent le terme de bulle , mais je le fais par facilité de langage, par une sorte de raccourci paresseux .
Mais au fond je ne considère absolument pas que les marchés financiers sont en bulle.
Pourquoi?
Parce qu’une bulle cela se définit par rapport au monde réel par rapport à la sphère de l’économie réelle et que je soutiens que les marches financiers ne sont plus le reflet de la sphère réelle, ils sont le produit, les outils, les jouets des gnomes.
La politique monétaire des gnomes produit les cours de Bourse.
Les marchés sont en quelque sorte téléonomiques.
Les marchés financiers ont cessé d’être bullaires lorsque l’on a coupé le lien qui les reliait à la réalité de la production de richesses et que l’ on a instauré un nouveau lien; le lien entre la monnaie et la finance; les actifs financiers ont muté et sont devenus des bestioles monétaires et quasi monétaires!
De la near-money dont la valeur est suspendue dans les airs, frivole, en particulier dopée par l’esprit de jeu et de temps à autres, détruits par la peur;..
Je soutiens que lorsque l’on a libéré les monnaies des marchandises, des soldes du commerce extérieur, de l’or et du travail, alors on a créé un univers imaginaire qui peu à peu est devenu envahissant et de la même façon que la monnaie est libérée du poids du réel, la finance est -elle aussi- libérée.
Donc il n’y a plus de bulles , simplement il y a une logique interne de cet univers imaginaire crée par l’ensemble « actifs financiers-monnaies »;
Bien entendu la mutation est encore en cours: les actifs financiers sont encore un peu représentatifs du monde réel, mais c’est une survivance un peu ringarde qui permet aux banques et aux initiés de baiser le public qui lui, croit encore que la finance représente le réel!
La dernière analyse de Howard Marks sur le marché financier et la bulle actuelle reflète une vision nuancée et prudente, sans pour autant crier à une bulle imminente et explosive.
Dans son mémo intitulé « On Bubble Watch » publié le 2 janvier 2025 sur le site d’Oaktree Capital Management, Howard Marks aborde la question de savoir si le marché boursier, en particulier l’indice S&P 500 et les grandes valeurs technologiques comme les « Magnificent Seven » (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta, Tesla), est en situation de bulle.
Points clés de son analyse :
- Pas une bulle classique, mais des valorisations élevées :
Marks indique que le marché actuel est « cher par rapport à l’histoire » (« expensive relative to history »), mais il ne le qualifie pas de bulle au sens traditionnel. Il souligne que les niveaux élevés des cours boursiers ne sont pas nécessairement irrationnels ou insoutenables à court terme. Par exemple, il note que les sept grandes valeurs technologiques, bien qu’ayant dominé les gains du S&P 500 ces dernières années, reposent sur des fondamentaux solides (croissance des revenus, innovation technologique) plutôt que sur une pure spéculation comme lors de la bulle techno-média-télécoms (TMT) des années 90 ou la bulle immobilière des années 2000. - Contexte économique favorable :
Il attribue la hausse des marchés à des facteurs comme la baisse historique des taux d’intérêt depuis les années 1980, qui a poussé les investisseurs hors des obligations vers les actions, ainsi qu’à un optimisme retrouvé pour les actions après les années 70. L’innovation technologique, notamment autour de l’intelligence artificielle, soutient également les valorisations élevées, en particulier pour des entreprises comme Nvidia. - Pas de panique immédiate :
Dans une interview relayée sur X le 26 février 2025 par Sara Eisen, Marks déclare : « expensive but not a bubble… the stock market is expensive relative to history but not crazy. So I don’t think it’s something you have to flee but you have to look at it cautiously » (cher mais pas une bulle… le marché boursier est cher par rapport à l’histoire mais pas insensé. Je ne pense pas qu’il faille fuir, mais il faut l’observer avec prudence). Cette position suggère qu’il ne voit pas de krach imminent, mais invite à la vigilance. - Historique des bulles et comparaison :
Marks rappelle que les bulles majeures (dot-com, subprimes) naissent souvent d’innovations (technologiques ou financières) qui s’étendent à des excès spéculatifs. Aujourd’hui, il ne constate pas cet emballement généralisé, bien que certaines actions spécifiques (comme Tesla ou des « mèmes ») puissent présenter des signes de surévaluation locale. Il distingue ainsi une « bulle de tout » (comme il l’évoquait en 2021) d’une situation actuelle plus mesurée. - Approche d’investissement :
Fidèle à sa philosophie, Marks insiste sur la gestion du risque et le « second level thinking » (penser au-delà des évidences). Il ne recommande pas de quitter le marché en masse, mais d’adopter une approche sélective, en cherchant des opportunités sous-évaluées là où les excès ne dominent pas.
Conclusion :
Howard Marks ne voit pas de bulle spéculative majeure à l’horizon immédiat au 2 mars 2025, mais il met en garde contre des valorisations élevées qui exigent prudence et discipline. Contrairement à ses prédictions passées (dot-com en 2000, crise de 2008, rebond spéculatif post-COVID en 2021), il ne sonne pas l’alarme d’un effondrement systémique. Son analyse reste cohérente avec sa vision des cycles de marché : les excès peuvent perdurer, mais les investisseurs doivent rester attentifs aux fondamentaux et éviter de suivre aveuglément l’euphorie.