Les sondages font partie du problème qu’ils sont censé mesurer ; ils sont superficiels, incapables d’aller chercher les vérités cachées au fond de la marmite qui fabrique le brouet républicano-démocratique.
Le système ne fonctionne plus, tout a dérapé et pourtant on continue à voter, à élire, à prétendre , à lire les journaux, à regarder la télévision et à écouter les kleptocrates et leurs copains rebellocrates.
C’est un gigantesque simulacre qui survit de sa propre dénonciation par exemple par les sondages comme celui-ci.
Accès au sondage ODOXA
Les principaux enseignements de notre sondage:
1) Près de 6 Français sur 10 (58%) s’intéressent à la politique.
2) Mais 82% d’entre eux ont une mauvaise opinion des partis politiques.
Ils leur reprochent avant tout le fait de ne pas être honnêtes (90%), pas crédibles (85%) et éloignés des préoccupations des Français (85%).
3) D’ailleurs la part des « sans proximité partisane » a explosé depuis 2017, même si les dernières élections ont eu tendance à recréer de l’intérêt partisan.
Notre sondage enregistre aussi un profond sentiment de trahison ressenti par les citoyens, exacerbant leur méfiance envers les institutions démocratiques.
4) La démocratie pâtit selon les Français d’un éloignement entre le peuple et ses représentants : promesses électorales non tenues (48%) et absence de prise en compte du vote des électeurs (43%).
5) D’ailleurs, nos concitoyens sont très insatisfaits des dernières élections législatives : 84% d’entre eux estiment que le pouvoir n’a pas tenu compte du vote des électeurs.
Sur les réseaux sociaux, Véronique Reille-Soult de Backbone Consulting constate qu’en dehors des militants, qui sont généralement alignés avec les positions de leur parti, la grande majorité des internautes considèrent que les politiques ne les comprennent pas et surtout qu’ils ne les écoutent pas : « On demande toujours les voix des Français sans jamais écouter leurs paroles. »
Les Français s’intéressent à la politique mais leurs élus les déçoivent profondément
Près de 6 Français sur 10 (58%) s’intéressent à la politique
Dépolitisés, les Français ? Cette conclusion serait bien trop hâtive. Une majorité d’entre eux, 58%, déclare en effet s’intéresser à la politique. Quand on observe cette question sur le long terme, le résultat est relativement stable, avec des pics au moment des élections qui relancent l’intérêt des citoyens
(59% en 2012, 56% en 2016 ou encore 57% en 2022* juste avant chacune des trois dernières présidentielles).
Cette continuité souligne que l’intérêt des citoyens pour les affaires publiques reste élevé.
Il y a cependant deux constantes : les femmes s’intéressent beaucoup moins à la politique que les hommes (49% vs 66%) et l’intérêt est plus fort chez les 65 ans et plus (66% vs 54% en moyenne pour les autres classes d’âge).
Les Français qui affichent une proximité partisane se montrent tous intéressés à un très haut niveau, le pic étant atteint par les sympathisants du PS (76%).
Il y a toutefois un décrochage observé chez les sympathisants du RN (56%), une population très critique envers le fonctionnement actuel de nos institutions.
Les « sans proximité partisane », dont nous parlerons un peu plus loin, sont, logiquement, très en retrait : 35% seulement déclarent s’intéresser à la politique.
Mais 82% ont une mauvaise opinion des partis politiques
Mais si les Français s’intéressent aux sujets politiques, ils adressent une critique massive à ceux qui en ont fait profession : 82% ont une mauvaise opinion des partis politiques.
Ce chiffre traduit une défiance unanime à l’égard des structures partisanes : on l’enregistre aussi bien au sein des partis traditionnels que des extrêmes. La défiance grimpe à 92% chez les « sans proximité partisane ».
Ils leur reprochent avant tout le fait de ne pas être honnêtes (90%), pas crédibles (85%) et éloignés des préoccupations des Français (85%)
Les critiques adressées aux partis portent avant tout sur trois grands reproches : 90% des Français estiment qu’ils ne sont pas honnêtes, 85% qu’ils manquent de crédibilité, 85% également qu’ils sont éloignés des préoccupations réelles des citoyens.
Ces chiffres reflètent une crise profonde de confiance entre les citoyens et leurs représentants, amplifiée par des scandales politiques et une communication jugée trop souvent éloignée desréalités sociales et économiques du pays.
*Baromètre de la confiance politique OpinionWay pour SciencesPo