Les évènements qui se sont déroulés lors de la cérémonie d’ouverture des JO ont eu un grand retentissement par leur caractère délibérément scandaleux et provocatoire. Ils sont encore maintenant l’occasion de débats vifs qui montrent que des points sensibles de l’âme de la masse ont été touchés par des blasphèmes, des transgressions, des laideurs affichées. On a donné en spectacle, le mal, le péché , le satanisme, l’inversion et on l’a glorifié au nom dit-on de la diversité/inclusion !
Bien entendu les débats se sont enlisés dans les détails , dans le superficiel. cela permet descamoter ce qui est important.
Le lien entre ces évènements, les débats, les indignations des uns , les retro-pédalages des autres et les médias sociaux est très serré, c’est un seul et même monde et on ne peut séparer ce qui s’est passé sur les scènes/cènes et ce qui s’est montré et dit dans les médias sociaux.
Les médias sociaux participent aux évènements, ils sont plus qu’un simple espace de communication, ils sont le champ de bataille; la victoire recherchée étant celle de la conquête des esprits , la fabrication des opinions et bien plus encore, la production de nouveaux sujets sociaux. Le tout par le nombre, la submersion numerique.
Ces médias sociaux ne sont pas neutres , pas transparents, ils ont une épaisseur. Ils forment et déforment par leurs algorithmes de recherche, de mise en avant, d’inflexion et de diffusion. Chaque média à sa politique. Je veux souligner ici la lutte féroce qui se livre au sein du groupe des géants comme Google, Facebook, Instagram, Youtube, Tik Tok, Microsoft ou X . Si on regarde de près on voit que chacun a sa vision du monde, ils ont une vision commune technologique certes, mais une vision politique et sociale divisée, voire antagonique.
Les sujets sociaux, Boomers ou Millenials, votent déja ou voteront plus tard, ils auront des possibilités d’accession à des postes plus ou moins importants, ils exerceront des responsabilités et peut être gouverneront, administreront ou dirigeront. Vu sous cet angle ce qui est en jeu c’est le monde demain, celui qui, après les combats et les transitions actuelles émergera et s’installera pour longtemps, au moins une ou deux générations si l’histoire humaine se répète.
Ce que veux faire comprendre c’est que nous sommes dans une période de réels bouleversements dont l’origine est constitué par l’épuisement du filon d’une sorte de mine d’or.
Cette mine d’or, c’est le système monétaire dit Bretton Woods auquel il faut ajouter le filon annexe qu’a constitué le décrochage par rapport à l’or puis les changes flottants puis la titrisation et la mise sur le marché des dettes.
Cette source de richesse et plus encore de création de richesse, source d’enrichissement a été exploitée tout au long de la période post seconde guerre mondiale. Elle a permis un grand cycle du crédit et de croissance. mais elle a généré dialectiquement sa propre destruction avec la montée de puissances concurrentes de l’Occident, l’essor de la multipolarité et maintenant dans le basculement des rapports de forces.
L’épuisement de la mine d’or ainsi décrite génère, nous fait entrer dans une crise économique séculaire avec croissance faible, multiplication du coûts des externalités et bien sur exacerbations des problèmes sociaux ce que l’on escamote en utilisant le terme de populisme ou extrémisation des opinions politiques.
D’un coté ce système a besoin de se réinventer, de muter pour se perpétuer et de l’autre , il refuse de changer car les bénéficiaires de l’Ordre social ancien ne veulent pas abandonner leurs pouvoirs ou leurs privilèges. Pour eux ce serait en quelque sorte la mort sociale.
Ces privilégiés, ces classes supérieures du système détiennent quasi tous les leviers, l’argent , l’expertise, les médias. Ils ont pris le contrôle des pouvoirs politiques et institutionnels en Occident. Ils utilisent tous les outils à leur disposition pour durer encore, pour se maintenir et ces outils comme la monnaie, la dette, la communication, la propagande, la censure, les idéologies augmentent et accélèrent la probabilité du chaos au point d’en faire une certitude. La véritable étincelle sera probablement un krach financier mondial, le grand cygne noir du système financier occidental surdopé , avec ses produits dérivés à effet de levier astronomique et son escroquerie pyramidale de la dette. Mais ce krach pourra être suivi ou précédé d’une guerre visant à « réinitialiser le système », comme ce fut dans le cas de la Grande Dépression des années 30 laquelle a débouché sur la boucherie de WWII.
Mon sentiment est que les élites, les 0,001% qui pensent et ont la prétention de conduire le monde savent qu’il faut que cela change mais en même temps ce qu’ils veulent c’est façonner eux même, et à leur profit bien sur ce changement. Les évènements comme la cérémonie d ‘ouverture des Jeux mondiaux s’analysent de cette façon, comme des indices, comme des étapes importantes, comme des cailloux blancs sur cette voie; sur cette voie que veulent nous faire suivre les élites: la destructuration, la destruction des valeurs anciennes , la pulvérisation des sociétés civiles, la reprogrammation de la psyché humaine.
Dans la mesure ou ces élites occidentales sont en grande partie les ultra-riches , enrichis par la Grande Technologie , et maintenant par l’Intelligence Artificielle, il n’y a aucun raison pour eux de douter de leur succès dans cette voie méphistophélique , ils pensent que l’humain sera bientôt dépassé par leurs machines, leurs inventions et leurs innovations, ce sont des démiurges et des apprentis sorciers.
Les Géants de la Tech et de l’IA s’auto-enrichissent, avec l’aide du Grand Marché Financier Mondial. Ils ont bouclé la boucle!
Ceci est insuffisamment compris et analysé.
Le marché financier mondial crée et inflate les fortunes bien plus surement que l’accumulation des profits comme à l’ancienne. Ils fabriquent leur fortune car ils fabriquent les modes de pensée et les modes en général , or la finance est à ce stade une question de mode, d’engouement de masse entretenu par les médias et les grands prêtres au service de l’élite suprême. La création de monnaie et de crédit qu’ils contrôlent sous couvert d ‘indépendance des banques centrales joue un rôle clef car elle évite la chute, la collision avec le Réel, avec la rareté , elle reporte toujours plus loin l’épreuve de réalité. Avec la création monétaire les arbres montent jusqu’au ciel, on peu capitaliser les bénéfices à venir 80 ou 150 fois ; on peut défier la Loi de la Valeur, on peut par la passion du jeu faire en sorte que les gens se contentent d’un profit interne, d’une rentabilité dérisoire car ils obtiennent leur récompense du Ponzi autorisé par la monnaie tombée du ciel.
La crise du système est pour les élites suprêmes une sorte de période d’alchimie cosmique, une période qui offre une chance unique de modifier le monde, la chronologie, de modifier le cours de l’Histoire et de pratiquer l’inversion satanique. Dieu est mort, alors tout est permis, nous, nous sommes les Dieux! Nous brulons les livres d’histoire, nous effaçons le tableau noir de l’humanité et dessus, nous écrivons ce que nos délires nous conduisent à écrire. Il n’y a plus rien, rien que nous! C’est une période où l’ardoise est purgée, vidée en attente de notre empreinte indélébile, c’est une course folle vers une sorte d’immortalité, qui se formule par le « Ô temps suspend ton vol » « Que tout change pour que rien ne change pour nous » Au fond les démiurges modernes veulent comme tous les tyrans laisser leur marque dans l’éternité.
La dissolution sociale, la dérive de la conscience de la réalité, la négation de l’humain, ne tombent pas du ciel, elles ne viennent pas non plus d’en bas, du peuple. Non elles sont intégrées dans les mythes imposés par le Pognon avide de capitaliser , par les mythe du Progrès, du Modernisme, du Relativisme. Ils sont inclus dans le paradigme du « changement ».
De nos jours, ce ne sont plus les politiciens qui gouvernent, ce sont les « experts » , les ingénieurs sociaux , et leurs cohortes de marginaux névrosés tout heureux de se voir reconnu un capital social par le Woke, l’Inversion et le Trans! Les nouveaux fous de ces rois du Pognon sont les acteurs, les apôtres de la religion de la Transgression. Parmi les tireurs de ficelle en tant que groupe, on trouve les grands technocrates, les champions de la Big Tech et de l’IA et leur cour servile de capital-risqueurs, de lobbyistes et de stipendiés et corrompus .. Ce sont les prophètes narcissiques d’une époque qui ne veut pas mourir, illusionnistes qui se disputent secrètement le butin volé aux peuples dans un monde en proie à des institutions affaiblies, au plus fort du cycle de corruption, ce qui les rend vulnérables à la subversion et à la capture totales.
Ces démiurges délirants nourrissent des ambitions secrètes tout en se présentant comme des technophiles sains d’esprit , terre-à-terre, distrayants et inoffensifs. L’un des plus emblématique est le mégalomane Mark Zuckerberg qui a des ambitions politiques.
La vague que tous les satanistes chevauchent, aussi bien au plan technologique que financier ou sociétal c’est la vague de l’Intelligence Artificielle; son hyperbolisation à pour objectifs de les enrichir bien sur, de les faire apparaitre grands et supérieurs mais surtout de vous rabaisser à la foi en tant que travailleur mais aussi en tant qu’être humain. Avec l’IA et par le techno impérialisme ils veulent remodeler la société, reconstruire une société post democratique, féodale. Ils veulent changer le monde et pour le faire, il faut d’abord détruire l’ancien, le votre.
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Ce qui précède est un échange divulgué entre Zuckerberg et Peter Thiel, dans lequel Zuckerberg se concentre sur sa vision d’un paysage sociétal en évolution d’ici 2030 et se qualifie lui-même de personne la plus connue de sa génération.
Un article de l’Atlantic fourni des informations époustouflantes qui vont dans mon sens. Je vous le traduis en prime ci dessous, c’est un formidable document.
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https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2024/03/facebook-meta-silicon-valley-politics/677168/
Si vous deviez résumer l’idéologie dominante de la Silicon Valley en une seule anecdote, vous penseriez d’abord à Mark Zuckerberg, assis dans la lueur bleue de son ordinateur il y a une vingtaine d’années, discutant avec un ami de la façon dont son nouveau site Web, TheFacebook, lui avait donné accès à des tonnes d’informations personnelles sur ses camarades étudiants :
Zuckerberg : Ouais, donc si tu as besoin d’informations sur quelqu’un à Harvard,
Zuckerberg : Demande-moi.
Zuckerberg : J’ai plus de 4 000 e-mails, photos, adresses, réseaux sociaux.
Ami : Quoi ? Comment as-tu réussi à faire ça ?
Zuckerberg : Les gens l’ont simplement envoyé.
Zuckerberg : Je ne sais pas pourquoi.
Zuckerberg : Ils me font « confiance ».
Zuckerberg : Des idiots.
Cette conversation, révélée plus tard par des fuites d’enregistrements de conversations, fut bientôt suivie d’une autre, tout aussi révélatrice, quoique mieux polie. Lors d’une fête de Noël désormais célèbre en 2007, Zuckerberg rencontra pour la première fois Sheryl Sandberg, sa future directrice des opérations, qui, avec Zuckerberg, allait transformer la plateforme en une superpuissance impérialiste numérique.
C’est là que Zuckerberg, qui aux débuts de Facebook avait adopté le mantra « L’entreprise avant le pays », expliqua à Sandberg qu’il voulait que chaque Américain disposant d’une connexion Internet ait un compte Facebook. Pour Sandberg, qui avait un jour confié à un collègue qu’elle avait été « mise sur cette planète pour faire évoluer les organisations », cela s’avéra être la mission parfaite.
Facebook (devenu Meta) est devenu l’avatar de tout ce qui ne va pas dans la Silicon Valley. Son rôle égoïste dans la diffusion de la désinformation mondiale est une crise permanente. Rappelons aussi l’ expérience secrète de manipulation de l’humeur menée par l’entreprise en 2012, qui a délibérément modifié ce que les utilisateurs voyaient dans leur fil d’actualité afin de mesurer comment Facebook pouvait influencer les états émotionnels des gens à leur insu. Ou sa participation à l’incitation au génocide au Myanmar en 2017. Ou son utilisation comme clubhouse pour planifier et exécuter l’insurrection du 6 janvier 2021. (Au début de Facebook, Zuckerberg avait inscrit les « révolutions » parmi ses intérêts. C’était à peu près à l’époque où il avait fait imprimer une carte de visite avec la mention « JE SUIS LE PDG, BITCH » .)
Et pourtant, dans une mesure remarquable, la façon dont Facebook fait des affaires reste la norme pour l’industrie technologique dans son ensemble, même si d’autres plateformes sociales (TikTok) et développements technologiques (intelligence artificielle) éclipsent Facebook en termes de pertinence culturelle.
Les nouveaux technocrates prétendent adhérer aux valeurs des Lumières, mais en réalité ils dirigent un mouvement antidémocratique et illibéral.
Pour adorer l’autel de la méga-échelle et se convaincre que c’est à vous de prendre des décisions historiques au nom d’une population mondiale qui ne vous a pas élu et qui ne partage peut-être pas vos valeurs ou leur absence, vous devez faire face à de nombreux inconvénients, notamment l’humilité et la nuance. De nombreux titans de la Silicon Valley ont fait ces compromis à maintes reprises. YouTube (propriété de Google), Instagram (propriété de Meta) et Twitter (qu’Elon Musk insiste pour appeler X) ont été aussi dommageables pour les droits individuels, la société civile et la démocratie mondiale que l’a été et l’est Facebook.
Compte tenu de la manière dont l’IA générative se développe aujourd’hui dans toute la Silicon Valley, nous devons nous préparer à ce que ces dommages soient multipliés plusieurs fois dans les années à venir.
Le comportement de ces entreprises et de leurs dirigeants est souvent hypocrite, avide et obsédé par le statut social. Mais derrière ces vénalités se cache quelque chose de plus dangereux, une idéologie claire et cohérente qui est rarement dénoncée pour ce qu’elle est : une technocratie autoritaire . À mesure que les entreprises les plus puissantes de la Silicon Valley ont mûri, cette idéologie n’a fait que se renforcer, devenir plus moralisatrice, plus délirante.
Les nouveaux technocrates usent ostensiblement d’un langage qui fait appel aux valeurs des Lumières – la raison, le progrès, la liberté – mais en réalité ils sont à la tête d’un mouvement antidémocratique et illibéral.
Beaucoup d’entre eux professent un soutien inconditionnel à la liberté d’expression, mais sont vindicatifs envers ceux qui disent des choses qui ne les flattent pas. Ils ont tendance à entretenir des croyances excentriques : que le progrès technologique, quel qu’il soit, est bon sans réserve et par nature ; qu’il faut toujours le construire, simplement parce qu’on le peut ; qu’un flux d’informations sans friction est la valeur la plus élevée, quelle que soit la qualité de l’information ; que la vie privée est un concept archaïque ; que nous devrions accueillir le jour où l’intelligence artificielle dépassera la nôtre. Et surtout, que leur pouvoir ne devrait pas être limité. Les systèmes qu’ils ont construits ou qu’ils construisent – pour reprogrammer les communications, remodeler les réseaux sociaux humains, introduire l’intelligence artificielle dans la vie quotidienne, etc. – imposent ces croyances à la population, qui n’est ni consultée ni, en général, informée de manière significative. Et tout cela, alors qu’ils tentent toujours de perpétuer le mythe absurde selon lequel ils sont les outsiders les plus courageux.
Les comparaisons entre la Silicon Valley et Wall Street ou Washington DC sont monnaie courante, et on comprend pourquoi : tous sont des centres de pouvoir et tous attirent des gens dont l’ambition dépasse trop souvent leur humanité.
Mais l’influence de la Silicon Valley dépasse largement celle de Wall Street et de Washington. Elle réorganise la société plus profondément que n’importe quel autre centre de pouvoir à n’importe quelle époque depuis peut-être l’époque du New Deal. De nombreux Américains s’inquiètent – à juste titre – de la montée de l’autoritarisme chez les républicains MAGA, mais ils risquent d’ignorer une autre force montante de l’illibéralisme : les rois de la technologie, sujets aux crises de colère et extrêmement puissants.
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Le drame shakespearien qui s’est déroulé à la fin de l’année dernière à OpenAI souligne à quel point la mentalité « aller vite et casser des choses » de Facebook a été internalisée et célébrée dans la Silicon Valley.
OpenAI a été fondée en 2015 en tant qu’association à but non lucratif dont le but est d’introduire l’intelligence artificielle générale dans le monde d’ une manière qui servirait le bien public . À la base de sa création se trouvait la conviction que la technologie était trop puissante et trop dangereuse pour être développée uniquement pour des raisons commerciales.
Extrait du numéro d’août 2019 : Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher sur l’IA
Mais en 2019, alors que la technologie commençait à surprendre même les personnes qui y travaillaient par la vitesse à laquelle elle avançait, l’entreprise a ajouté une branche à but lucratif pour lever plus de capitaux. Microsoft a d’abord investi 1 milliard de dollars, puis plusieurs milliards de dollars supplémentaires. Puis, l’automne dernier, le PDG de l’entreprise, Sam Altman, a été licencié puis rapidement réembauché, dans un spectacle de coup de fouet qui a signalé la démolition des garde-fous précédemment établis par OpenAI pour ne pas faire passer l’entreprise avant le pays. Ceux qui voulaient le départ d’Altman auraient estimé qu’il accordait trop d’importance au rythme de développement par rapport à la sécurité. Mais la réponse de Microsoft – une offre d’embaucher Altman et n’importe qui d’autre d’OpenAI pour recréer son équipe là-bas – a déclenché un jeu de dupes qui a conduit à la réintégration d’Altman. Tout l’incident était désordonné, et Altman pourrait bien être la bonne personne pour le poste, mais le message était clair : la recherche d’échelle et de profit a pris le pas de manière décisive sur les préoccupations de sécurité et de responsabilité publique.
La Silicon Valley attire toujours de nombreux talents qui s’efforcent de faire le bien et qui œuvrent à la réalisation de la meilleure version possible d’une société mondiale plus connectée et plus riche en données. Même les entreprises les plus délétères ont créé des outils formidables. Mais ces outils, à grande échelle, sont aussi des systèmes de manipulation et de contrôle. Ils promettent une communauté mais sèment la division ; prétendent défendre la vérité mais répandent des mensonges ; se drapent dans des concepts tels que l’autonomisation et la liberté mais nous surveillent sans relâche. Les valeurs qui l’emportent ont tendance à être celles qui nous privent de notre pouvoir d’action et nous rendent accros à nos flux RSS.
Les promesses théoriques de l’IA sont aussi prometteuses que celles des médias sociaux et aussi éblouissantes que le projettent ses architectes les plus partisans. L’IA pourrait réellement guérir de nombreuses maladies. Elle pourrait réellement transformer la recherche et exhumer des connaissances perdues . Sauf que la Silicon Valley, sous l’emprise de ses pires impulsions technocratiques, suit le modèle établi par la mise à l’échelle et la monopolisation massives du Web social. OpenAI, Microsoft, Google et d’autres sociétés qui ouvrent la voie au développement de l’IA ne se concentrent pas sur les domaines où les besoins publics ou épistémologiques sont les plus importants, et elles n’opèrent certainement pas avec un degré quelconque de transparence ou de prudence. Au lieu de cela, elles sont engagées dans une course pour construire plus vite et maximiser les profits.
Extrait du numéro de septembre 2023 : Sam Altman sait-il ce qu’il crée ?
Rien de tout cela ne se produit sans la philosophie technocratique sous-jacente de l’inévitabilité, c’est-à-dire l’idée que si l’on peut construire quelque chose de nouveau, il faut le faire. « Dans un monde qui fonctionne correctement, je pense que ce devrait être un projet des gouvernements », a déclaré Altman à mon collègue Ross Andersen l’année dernière, en faisant référence aux tentatives d’OpenAI de développer une intelligence artificielle générale. Mais Altman allait continuer à le construire lui-même de toute façon. Ou, comme Zuckerberg l’a dit au New Yorker il y a de nombreuses années : « N’est-il pas, en quelque sorte, inévitable qu’il y ait un énorme réseau social de personnes ? […] Si nous ne l’avions pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait. »
La technocratie est née en tant qu’idéologie politique après la Première Guerre mondiale, au sein d’un petit groupe de scientifiques et d’ingénieurs de New York qui souhaitaient une nouvelle structure sociale pour remplacer la démocratie représentative, en confiant le pouvoir à l’élite technologique. Bien que leur mouvement ait échoué sur le plan politique (les gens ont fini par préférer le New Deal du président Franklin D. Roosevelt), il a connu plus de succès sur le plan intellectuel, s’inscrivant dans l’air du temps aux côtés du modernisme dans l’art et la littérature, qui partageaient certaines de ses valeurs. Le slogan moderniste du poète américain Ezra Pound « Make it new » aurait facilement pu servir de mantra aux technocrates. Un mouvement parallèle était celui des futuristes italiens, menés par des personnalités telles que le poète FT Marinetti, qui utilisait des maximes telles que « Marche, ne moisis pas » et « Création, pas contemplation ».
L’esprit des technocrates et des futuristes était l’action pour elle-même. « Nous ne nous contentons pas d’errer dans un jardin clos de cyprès sombres, penchés sur des ruines et des antiquités moussues », déclara Marinetti dans un discours de 1929. « Nous pensons que la seule tradition digne de l’Italie est de n’avoir jamais eu de tradition. » D’éminents futuristes ont transformé leur zèle pour la technologie, l’action et la vitesse en fascisme. Marinetti a fait suivre son Manifeste du futurisme (1909) par son Manifeste fasciste (1919). Son ami Pound était épris de Benito Mussolini et a collaboré avec son régime pour animer une émission de radio dans laquelle le poète faisait la promotion du fascisme, s’extasiait sur Mein Kampf et louait à la fois Mussolini et Adolf Hitler. L’évolution du futurisme vers le fascisme n’était pas inévitable – beaucoup d’amis de Pound en sont venus à le craindre ou pensaient qu’il avait perdu la tête – mais elle montre comment, à une époque de troubles sociaux, un mouvement culturel fondé sur le rejet radical de la tradition et de l’histoire, et teinté de ressentiment, peut devenir une idéologie politique.
En octobre, le capital-risqueur et technocrate Marc Andreessen a publié sur le site Internet de sa société un document de réflexion qu’il a intitulé « Le manifeste techno-optimiste », un cocktail idéologique de 5 000 mots qui rappelle étrangement, et crédite spécifiquement, des futurologues italiens comme Marinetti. En plus d’être l’un des investisseurs milliardaires les plus influents de la Silicon Valley, Andreessen est connu pour être susceptible et récalcitrant. Malgré l’invocation de l’optimisme dans le titre, l’essai semble motivé en partie par son ressentiment envers les technologies que lui et ses prédécesseurs ont développées qui ne sont plus « correctement glorifiées ». C’est un document révélateur, représentatif de la vision du monde que lui et ses collègues technocrates font avancer.Le monde que les élites de la Silicon Valley ont créé est un monde d’ingénierie sociale imprudente, sans conséquences pour ses architectes.
Andreessen écrit qu’il n’existe « aucun problème matériel », y compris ceux causés par la technologie, qui « ne puisse être résolu par davantage de technologie ». Il écrit que la technologie ne doit pas simplement progresser en permanence, mais qu’elle doit toujours accélérer son progrès « pour garantir que la spirale ascendante du capital technologique se poursuive à jamais ». Et il fustige ce qu’il appelle les campagnes contre la technologie, sous des noms tels que « l’éthique technologique » et « le risque existentiel ».
Ou prenez ce qui pourrait être considéré comme le Credo des Apôtres de son mouvement politique émergent :
Nous croyons que nous devons placer l’intelligence et l’énergie dans une boucle de rétroaction positive et les pousser toutes deux vers l’infini…Nous croyons en
l’aventure. Entreprendre le voyage du héros, se rebeller contre le statu quo, cartographier des territoires inexplorés, conquérir des dragons et ramener le butin à la maison pour notre communauté…Nous croyons en la nature, mais nous croyons aussi qu’il faut la
vaincre . Nous ne sommes pas des primitifs, recroquevillés par peur de la foudre. Nous sommes le prédateur suprême ; la foudre travaille pour nous.
Andreessen identifie plusieurs « saints patrons » de son mouvement, dont Marinetti. Il cite le Manifeste du futurisme , remplaçant la « poésie » de Marinetti par la « technologie » :
La beauté n’existe que dans la lutte. Il n’y a pas de chef-d’œuvre qui n’ait un caractère agressif. La technologie doit être un assaut violent contre les forces de l’inconnu, pour les forcer à s’incliner devant l’homme.
Pour être clair, le manifeste d’Andreessen n’est pas un document fasciste, mais un document extrémiste. Il adopte une position raisonnable – selon laquelle la technologie, dans son ensemble, a considérablement amélioré la vie humaine – et la déforme pour aboutir à la conclusion absurde que toute tentative de restreindre le développement technologique, quelles que soient les circonstances, est méprisable. Cette position, si on la considère sans cynisme, n’a de sens que comme une conviction religieuse, et dans la pratique, elle ne sert qu’à l’absoudre, lui et les autres géants de la Silicon Valley, de tout devoir moral ou civique de faire autre chose que de créer de nouvelles choses qui les enrichiront, sans tenir compte des coûts sociaux ou de l’histoire. Andreessen identifie également une liste d’ennemis et d’« idées zombies » qu’il appelle ses partisans à vaincre, parmi lesquels les « institutions » et la « tradition ».
« Notre ennemi », écrit Andreessen, « c’est la vision du monde des experts accrédités qui savent tout, qui se complaisent dans des théories abstraites, des croyances de luxe, de l’ingénierie sociale, qui sont déconnectés du monde réel, délirants, non élus et irresponsables – qui jouent à Dieu avec la vie de tout le monde, avec une isolation totale des conséquences. »
L’ironie est que cette description correspond très bien à celle d’Andreessen et d’autres élites de la Silicon Valley. Le monde qu’ils ont créé au cours des deux dernières décennies est incontestablement un monde d’ingénierie sociale imprudente, sans conséquence pour ses architectes, qui nous imposent à tous leurs propres théories abstraites et croyances de luxe.
Certains des principes individuels avancés par Andreessen dans son manifeste sont anodins. Mais son radicalisme général, compte tenu de sa position et de son pouvoir, devrait vous faire redresser la tête. Des personnalités clés de la Silicon Valley, dont Elon Musk, se sont clairement rapprochées des idées illibérales ces dernières années. En 2020, la part des voix de Donald Trump dans la Silicon Valley était de 23 % – un chiffre faible, mais supérieur aux 20 % qu’il avait obtenus en 2016.
Les principaux dangers d’une technocratie autoritaire ne sont pas à ce stade politiques, du moins pas au sens traditionnel du terme. Pourtant, une poignée de personnes exercent déjà un contrôle autoritaire, plus ou moins important, pour établir les règles et les normes culturelles du monde numérique, qui peuvent être aussi puissantes que le pouvoir politique.
E 1961, dans son discours d’adieu, le président Dwight Eisenhower a mis en garde la nation contre les dangers d’une technocratie naissante. « En respectant la recherche et la découverte scientifiques, comme nous le devons, a-t-il déclaré, nous devons également être attentifs au danger tout aussi opposé que la politique publique puisse elle-même devenir captive d’une élite scientifique et technologique. Il incombe aux hommes d’État de modeler, d’équilibrer et d’intégrer ces forces et d’autres, nouvelles et anciennes, dans le cadre des principes de notre système démocratique, en visant toujours les objectifs suprêmes de notre société libre. »
Huit ans plus tard, les premiers ordinateurs du pays étaient connectés à ARPANET, un précurseur du World Wide Web, qui devint accessible au grand public en 1993. À l’époque, la Silicon Valley était considérée comme une utopie pour capitalistes ambitieux et inventeurs optimistes aux idées originales qui voulaient changer le monde, sans se soucier de la bureaucratie ou de la tradition, et en travaillant à la vitesse d’Internet (14,4 kilobits par seconde à l’époque). Cette culture avait ses défauts dès le début, mais elle était aussi imaginative à la manière typiquement américaine, et elle a conduit à la création de matériels et de logiciels transformateurs, parfois même d’une beauté stupéfiante.
Pendant longtemps, j’ai plutôt eu tendance à me situer du côté d’Andreessen en ce qui concerne la régulation des technologies. Je pensais que le Web social pouvait encore être un bien net et qu’avec le temps, les valeurs qui servaient le mieux l’intérêt public l’emporteraient naturellement. J’ai résisté à l’idée qu’il était nécessaire de réglementer le Web social, en partie parce que je n’étais pas (et ne suis toujours pas) convaincu que le gouvernement puisse le faire sans causer de préjudice (le modèle européen de régulation, y compris les lois telles que le soi-disant droit à l’oubli, est profondément incompatible avec les protections de la presse libre aux États-Unis et constitue un danger pour le droit du public à savoir). Je préférerais de loin voir la concurrence sur le marché comme une force d’amélioration technologique et d’amélioration de la société.
Mais ces dernières années, il est devenu évident que la réglementation est nécessaire, notamment parce que la montée de la technocratie prouve que les dirigeants de la Silicon Valley n’agissent tout simplement pas dans l’intérêt du public. Il faut faire beaucoup pour protéger les enfants des dangers des réseaux sociaux et pour briser les monopoles et les oligopoles qui nuisent à la société, entre autres. En même temps, je pense que la réglementation à elle seule ne suffira pas à s’attaquer de manière significative à la pourriture culturelle que les nouveaux technocrates répandent.
Les universités devraient reprendre leur place de leaders dans le développement de technologies susceptibles de changer le monde pour le bien de l’humanité. (Harvard, Stanford et le MIT pourraient investir dans la création d’un consortium pour un tel effort – leurs dotations combinées valent environ 110 milliards de dollars).
Les individus devront eux aussi montrer la voie. Vous ne pourrez peut-être pas renoncer complètement aux réseaux sociaux ou rejeter les logiciels de surveillance de votre lieu de travail, vous ne voudrez peut-être même pas vous désengager de ces choses. Mais définir des idéaux a un pouvoir extraordinaire, et nous pouvons tous commencer à le faire – pour nous-mêmes, pour nos réseaux d’amis réels, pour nos écoles, pour nos lieux de culte. Nous serions bien avisés d’élaborer des normes communes plus sophistiquées pour débattre et décider de la manière dont nous utilisons les technologies invasives dans nos relations interpersonnelles et au sein de nos communautés. Cela devrait inclure la remise en question des normes existantes concernant l’utilisation des applications et de YouTube dans les salles de classe, l’omniprésence des smartphones dans les mains des adolescents et le mépris généralisé de la vie privée individuelle. Ceux qui pensent que nous méritons tous mieux devront prendre la tête de ces efforts.
Nos enfants ne sont pas des ensembles de données qui attendent d’être quantifiés, suivis et vendus. Notre production intellectuelle n’est pas un simple manuel de formation pour l’IA qui sera utilisée pour nous imiter et nous plagier. Nos vies ne sont pas destinées à être optimisées par le biais d’un écran, mais à être vécues – dans toute notre gloire désordonnée, à grimper aux arbres, à nager la nuit et à vivre des aventures. Nous sommes tous de meilleures versions de nous-mêmes lorsque nous ne tweetons pas, ne cliquons pas sur « J’aime » ou ne faisons pas défiler, défiler, défiler.
Les technocrates ont raison de dire que la technologie est un élément clé pour améliorer le monde. Mais nous devons d’abord décrire le monde tel que nous souhaitons qu’il soit, c’est-à-dire les problèmes que nous souhaitons résoudre dans l’intérêt général et conformément aux valeurs et aux droits qui favorisent la dignité humaine, l’égalité, la liberté, la vie privée, la santé et le bonheur. Et nous devons insister pour que les dirigeants des institutions qui nous représentent, grandes et petites, utilisent la technologie de manière à refléter ce qui est bon pour les individus et la société, et pas seulement ce qui enrichit les technocrates.
Nous ne sommes pas obligés de vivre dans le monde que les nouveaux technocrates sont en train de concevoir pour nous. Nous ne sommes pas obligés d’accepter leur projet croissant de déshumanisation et d’exploitation des données. Chacun d’entre nous a son mot à dire.
Fini le « construisons-le parce que nous le pouvons ». Fini les sacs à dos algorithmiques. Fini les infrastructures conçues pour rendre les gens moins puissants et les puissants plus contrôlants. Chaque jour, nous votons avec notre attention ; elle est précieuse et désespérément recherchée par ceux qui l’utiliseront contre nous pour leur propre profit et leurs objectifs politiques. Ne les laissez pas faire.
Cet article paraît dans l’ édition imprimée de mars 2024 sous le titre « Les despotes de la Silicon Valley ».
Adrienne LaFrance est la rédactrice en chef de The Atlantic . Elle était auparavant rédactrice en chef et rédactrice permanente de The Atlantic, ainsi que rédactrice en chef de TheAtlantic.com.
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Malgré tous ses défauts, l’Atlantic a frappé juste ici :
Pour adorer l’autel de la méga-échelle et se convaincre que c’est à vous de prendre des décisions historiques au nom d’une population mondiale qui ne vous a pas élu et qui ne partage peut-être pas vos valeurs ou leur absence, vous devez faire face à de nombreux inconvénients, notamment l’humilité et la nuance. De nombreux titans de la Silicon Valley ont fait ces compromis à maintes reprises. YouTube (propriété de Google), Instagram (propriété de Meta) et Twitter (qu’Elon Musk insiste pour appeler X) ont été aussi dommageables pour les droits individuels, la société civile et la démocratie mondiale que l’a été et l’est Facebook. Compte tenu de la manière dont l’IA générative se développe aujourd’hui dans toute la Silicon Valley, nous devons nous préparer à ce que ces dommages soient multipliés plusieurs fois dans les années à venir.
Je recommande vivement la lecture de cet article, car il reprend bon nombre des points que j’essaie moi-même de faire valoir depuis le début :
Les nouveaux technocrates usent ostensiblement d’un langage qui fait appel aux valeurs des Lumières – raison, progrès, liberté – mais en réalité ils sont à la tête d’un mouvement antidémocratique et illibéral. Beaucoup d’entre eux professent un soutien inconditionnel à la liberté d’expression, mais sont vindicatifs envers ceux qui disent des choses qui ne les flattent pas. Ils ont tendance à entretenir des croyances excentriques : que le progrès technologique, quel qu’il soit, est bon sans réserve et par nature ; qu’il faut toujours le construire, simplement parce qu’on le peut ; qu’un flux d’informations sans friction est la valeur la plus élevée, quelle que soit la qualité de l’information ; que la vie privée est un concept archaïque ; que nous devrions accueillir le jour où l’intelligence artificielle dépassera la nôtre. Et surtout, que leur pouvoir ne devrait pas être limité. Les systèmes qu’ils ont construits ou qu’ils construisent – pour reprogrammer les communications, remodeler les réseaux sociaux humains, introduire l’intelligence artificielle dans la vie quotidienne, etc. – imposent ces croyances à la population, qui n’est ni consultée ni, en général, informée de manière significative. Et tout cela, alors qu’ils tentent toujours de perpétuer le mythe absurde selon lequel ils sont les outsiders les plus courageux.
Cela ressemble tout à fait à quelque chose que j’aurais écrit :
Les comparaisons entre la Silicon Valley et Wall Street ou Washington DC sont monnaie courante, et on comprend pourquoi : tous sont des centres de pouvoir et tous attirent des gens dont l’ambition dépasse trop souvent leur humanité. Mais l’influence de la Silicon Valley dépasse largement celle de Wall Street et de Washington. Elle réorganise la société plus profondément que n’importe quel autre centre de pouvoir à n’importe quelle époque depuis peut-être l’époque du New Deal. De nombreux Américains s’inquiètent – à juste titre – de la montée de l’autoritarisme chez les républicains MAGA, mais ils risquent d’ignorer une autre force montante de l’illibéralisme : les rois de la technologie, sujets aux crises de colère et extrêmement puissants.
Il poursuit même en établissant un parallèle incisif entre l’engouement actuel et incontrôlé pour le techno-accélérationnisme et la montée du fascisme au début des années 1900, propulsée par la marche ardente de futuristes italiens trop optimistes et sans scrupules.
L’année dernière, Vanity Fair avait également sonné l’alarme sur la progression accélérée de la Silicon Valley vers la techno-autocratie.
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L’essentiel est bien résumé par cet extrait :
Il s’agit en effet d’oligarques américains qui contrôlent l’accès en ligne de milliards d’utilisateurs sur Facebook, Twitter, Threads, Instagram et WhatsApp, soit 80 % de la population américaine. De plus, vus de l’extérieur, ils semblent davantage intéressés par le remplacement de notre réalité actuelle – et de notre système économique, aussi imparfait soit-il – par quelque chose de beaucoup plus opaque, concentré et irresponsable, qu’ils contrôleront s’il advient.
Et se termine par ce résumé cinglant :
Les hommes (et ce sont surtout des hommes) qui inventent ce monde de super-intelligence artificielle et d’ingénierie biologique ne croient généralement pas en la religion. Mais ils veulent être des dieux. Comme l’a affirmé l’écrivain et commentateur GK Chesterton en 1932 : « La vérité est que l’irréligion est l’opium du peuple. Partout où les gens ne croient pas en quelque chose au-delà du monde, ils adoreront le monde. Mais, par-dessus tout, ils adoreront la chose la plus puissante du monde. » Aujourd’hui, la chose la plus puissante du monde est la Big Technology. Tant que nous ne cesserons pas de nous rendre au temple de Saint Pierre, d’Elon, de Zuck ou de Marc, nous serons piégés dans l’avenir qu’ils veulent.
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Certains de ses fidèles ont appelé à la candidature de Sam Altman à la présidence, tout comme certains l’ont fait pour Elon Musk, même si c’était à moitié en plaisantant – ou par ignorance – étant donné son statut de citoyen non né. Mais il n’en demeure pas moins que ces princes de la technologie sèment certainement le terreau des conditions nécessaires à leur propre déification, pour ensuite être saisis pour le pouvoir politique.
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Un tweeter a même écrit ce qui suit :
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L’aube d’une nouvelle classe dirigeante mondiale
Ce que la plupart des gens oublient, c’est que le monde se trouve au bord non seulement d’un changement générationnel, tel que décrit précédemment par la théorie du Quatrième Tournant, mais aussi, potentiellement, d’un changement millénaire beaucoup plus important.
La classe dirigeante qui prédomine depuis le Moyen-Âge est celle des familles de banquiers, qui ont centralisé et mondialisé leurs pouvoirs au cours des deux derniers siècles, période durant laquelle la révolution industrielle a interconnecté notre monde comme jamais auparavant. Mais peu de gens semblent assez conscients pour comprendre qu’aussi omniprésents que soient les pouvoirs des banquiers, il existe désormais un réel potentiel pour que la classe technocratique les usurpe une fois pour toutes et hérite du trône de l’humanité.
C’est parce que la révolution naissante de l’intelligence artificielle a le potentiel de rendre obsolètes les formes actuelles de monnaie, démantelant le siège du pouvoir de l’ensemble du système financier mondial. Après tout, malgré tout le pouvoir dont la classe bancaire a fait preuve au cours du siècle dernier, ce pouvoir provient entièrement de sa capacité à nous imposer son système monétaire, à nous les hôtes, par le biais de la servitude pour dettes et de la participation au travail axé sur la consommation, l’extraction de rentes, etc. En bref : son pouvoir nécessite l’exploitation et l’extraction de la vaste base de bétail humain en tant que ressource consommable.
Mais ce que l’ère de l’intelligence artificielle laisse présager, c’est l’élimination potentielle du travail humain, ce qui tarira la source de richesse de la classe financière. Dans la nouvelle ère à venir, de nouvelles formes de monnaies pourraient remplacer la monnaie fiduciaire purement financiarisée, inaugurant un paradigme totalement nouveau et impondérable gouverné par des dieux technologiques immortels et transhumanistes, qui sont tous du même acabit. Pour la première fois dans l’histoire, la classe fortunée a un concurrent de taille, qui a le pouvoir de renverser et de remplacer entièrement le système monétaire.
Voilà donc les gens qu’il faudra surveiller et dont il faudra se méfier dans les années à venir. Des capitalistes vautours, marchands de morale pervertie comme Peter Thiel, aux titans milliardaires du lobbying technologique comme Reid Hoffman, qui milite pour la destitution de Lina Khan, directrice anti-monopole de la FTC, aux fanatiques de sectes transhumanistes comme Marc Andreessen, qui s’efforcent de franchir toutes les frontières éthiques au nom d’un « progrès » indéfinissable, en passant par les milliardaires narcissiques au faux charisme comme Zuckerberg, Musk et Altman, qui pensent que gagner du pouvoir sur l’humanité a le poids d’un épisode « drôle » des Simpson. Ce sont nos nouveaux banquiers vénitiens et génois, qui donnent naissance à la nouvelle matrice de la prochaine époque de l’humanité – qui pourrait, de toute façon reconnaissable, du moins, être sa toute dernière.
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